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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE PREMIER. LES TROIS PREMIERS ARGUMENTS DE JULIEN.

38.

Jul. Quant à la différence, nous pouvons , sans contredire la raison , entendre par là les applications diverses qui sont faites de la justice, suivant l'opportunité des temps. Par exemple, dans l'Ancien Testament, il avait été ordonné d'immoler des animaux pris dans les troupeaux. L'accomplissement de ce devoir était, à cette époque, un acte de soumission respectueuse au précepte ; mais aujourd'hui, en s'abstenant de ces sacrifices prohibés, on rend hommage à la justice de la loi, comme on faisait alors en les offrant. La manière d'être, ou l'état de la justice, consiste en ce qu'elle n'impose à personne une obligation qui soit au-dessus de ses forces, ou en ce qu'elle ne ferme pas toutes les voies à la miséricorde. Enfin, la qualité de la justice consiste dans les charmes qu'elle a pour les âmes religieuses. Elle existe donc sans aucun doute, cette justice dont l'idée même de la divinité ne peut être séparée : si elle n'existait pas, Dieu n'existerait pas non plus ; mais Dieu existe, et par là même l'existence de la justice ne saurait être douteuse. Or, cette justice peut être définie : une vertu qui embrasse toutes choses et par laquelle on rend à chacun ce qui lui appartient, sans léser comme sans favoriser personne. Son trône est, comme celui de la divinité, enveloppé d'une lumière souvent inaccessible à nos regards.

Aug. Tu as défini la justice : une vertu qui embrasse toutes choses , et par laquelle on rend à chacun ce qui lui appartient , sans léser comme sans favoriser personne. Et nous voyons qu'en effet elle a , sans léser personne, rendu un denier à ceux qui avaient travaillé à la culture de la vigne pendant la journée entière : cette condition avait été acceptée, elle avait été arrêtée de part et d'autre, ils ne pouvaient nier qu'ils avaient été loués pour ce prix[^1]. Mais dis-moi, je te prie, comment a-t-elle pu, sans favoriser personne, donner autant à ceux qui avaient travaillé à cette vigne pendant une heure seulement? Dieu avait-il, ce jour-là. cessé d'être juste? Le silence serait pour toi beaucoup moins périlleux. La justice divine ne lèse les droits de personne ; mais la grâce accorde beaucoup de bienfaits à des hommes qui ne les out pas mérités. Pourquoi cependant celui-ci est-il traité d'une manière, et celui-là d'une autre manière? Considère ce que tu as ajouté ensuite. Ton langage est parfaitement vrai , quand tu dis que le trône de la justice est, comme celui de la divinité, enveloppé d'une lumière souvent inaccessible à nos regards. C'est par un secret de ces profondeurs mystérieuses que le salut ne dépend ni de la volonté, ni des efforts de l'homme, mais de la miséricorde de Dieu[^2]. C'est par un secret de ces profondeurs mystérieuses, que tel enfant reçoit une adoption glorieuse dans les eaux du sacrement de là régénération, taudis que tel autre enfant est délaissé dans la honte de sa naissance, destiné à être exclu du royaume, quoique ni l'un ni l'autre n'aient mérité par le libre arbitre de leur volonté ni récompense ni châtiment.

  1. Matt. XX, 1-13.

  2. Rom. IX, 16.

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Contre la seconde réponse de Julien

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