48.
Julien. C'est donc par sa propre volonté que l'homme fait le bien, et qu'il fait le mal; mais il est redevable du bien qu'il fait à Dieu qui, sans le prévenir, lui donne son secours.
Augustin. Comme tu l'as dit, c'est absolument par sa propre volonté que l'homme fait le bien ou le mal, et la possibilité de l'un est pesée à la même balancé que là possibilité de l'autre; et Dieu nous aidé pour faire le bien. Pourquoi donc est-il dans là nature des mortels d'être plus inclinée au mal, si le péché originel n'a eu aucun effet? Il est vrai, nous savons à quoi vous réduisez ce secours que Dieu nous accorde, ainsi que vous êtes forcés de le confesser ; car vous le rapportez à la loi et non à l'esprit, bien que l'apôtre saint Paul nous enseigne que le secours nous vient de l'Esprit-Saint qui descend en nous[^1]. Et si j'ai insisté sur ce point, c'est afin que les fidèles qui entendent ou qui lisent ce que tu dis du secours de l'Esprit-Saint n'oublient pas votre hérésie.
- Philip. I, 19.