XXII.
Persévérez ô vierges, persévérez dans votre vocation, ménagez vos intérêts les plus chers; votre chasteté vous donne droit à une grande récompense et à de grands privilèges.
VouIez-vous savoir les maux que vous fait éviter la continence, et. les biens qu’elle vous procure? Écoutez, c’est le Seigneur (31) qui parle à la première femme : Je multiplierai tes tristesse et tes gémissements; tu enfanteras tes fils dans la douleur, tu suivras partout ton époux et c’est lui qui sera ton maître (Gen., III). Vous êtes à l’abri de cette sentence; vous n’avez à craindre ni la tristesse ni les gémissements des femmes, ni les douleurs de l’enfantement; vous n’avez pas à subir l’autorité d’un mari votre maître et votre chef c’est le Christ; il remplit auprès de vous l’office d’époux; votre vie est étroitement unie à la siennes Le Seigneur a dit : Les enfants de ce siècle engendrent et sont engendrés; ceux qui auront part à la résurrection glorieuse et à l’héritage céleste ne contracteront plus de mariages; ils n’auront plus à subir les rigueurs de la mort; car, devenus enfants de la résurrection, ils seront semblables aux anges de Dieu (Luc., XX). Ce que nous serons uni jour, vous l’êtes déjà; vous jouissez, dès cette vie, de la gloire de la résurrection; vous traversez le siècle sans en partager la corruption. En persévérant dans fa chasteté, Ô vierges, vous ressemblez aux anges de Dieu. Conservez donc précieusement votre trésor et marchez toujours dans la voie où vous êtes généreusement entrées.
Donc, encore une fois, que la vierge ne fasse pas consister sa parure dans les colliers et dans les vêtements, mais dans l’innocence des moeurs. Qu’elle marche le regard fixé vers le Ciel et Dieu, et qu’elle n’abaisse pas sur les jouissances de la chair ou les biens terrestres des yeux qui ne doivent chercher que les splendeurs éternelles.