XIX.
Ils imitent ces grands coupables ceux qui s’attachent à des doctrines étrangères, méprisent la tradition divine et lui substituent leurs propres folies. Le Seigneur s’élève contre eux dans son Évangile : Vous rejetez l’ordre de Dieu pour établir vos traditions (Marc, VII.).
Ce crime est pire que celui des apostats qui, admis à la pénitence, cherchent à fléchir la justice du Ciel par leurs expiations. Chez ceux-ci on cherche l’Église, on implore son pardon; chez les hérétiques on lui résiste en face. Un apostat a pu céder à la violence; l’hérétique, de son plein gré persévère dans le crime. En succombant dans la persécution, on ne nuit qu’à soi-même; en se mettant à la tête d’une hérésie ou d’un schisme, on entraîne la multitude et on la trompe. Dans le premier cas, il n’y a danger que pour une seule âme, dans le second, que d’âmes se perdent! Celui qui tombe comprend sa faute, il la déplore amèrement; mais l’hérétique se glorifie de son crime, il s’y complaît, il sépare les enfants de la mère, les brebis du pasteur, il profane les’ sacrements institués par Dieu lui-même. Le premier ne pèche qu’une fois, le second tous les jours. Enfin l’apostat peut encore recevoir la palme. du martyre et par suite la couronne céleste; mais le sectaire, mis à mort hors de l’Église, n’a droit à rien.
