XXVI.
Parmi nous, l’esprit d’union a diminué en raison directe des bonnes oeuvres. Autrefois, les fidèles vendaient leurs maisons et leurs terres, et contents des trésors qu’ils s’assuraient dans le Ciel, ils déposaient aux pieds des apôtres le prix de leurs possessions pour les distribuer aux indigents. Mais aujourd’hui nous ne prélevons pas même la dîme sur notre patrimoine, et malgré la parole du Seigneur qui nous dit : Vendez, nous achetons, et nous augmentons sans cesse nos possessions.
10° Voilà., mes frères, ce qui affaiblit parmi nous la vigueur de la foi; voilà ce qui enlève au peuple fidèle sa force et son énergie. Le Seigneur avait sans doute en vue notre époque, lorsqu’il disait: Quand le fils de l’homme viendra, pensez-vous qu’il trouvera la foi sur la terre(Luc, XVIII)? Cette parole ne se réalise que trop. La foi a cessé d’inspirer la crainte de Dieu, les devoirs de la justice, l’esprit de charité, les bonnes oeuvres. Personne ne pense avec crainte à l’avenir, au jour du Seigneur, au jugement de Dieu; personne ne prévoit les supplices réservés aux incrédules, les tourments éternels qui doivent être le partage des faux frères. Nous craindrions, si nous avions la foi.— Comment craindre quand on ne croit pas? — En croyant, nous nous tiendrions sur nos gardes et nous éviterions le danger.
