XXI.
5° Je sais, mes frères bien-aimés, que beaucoup d’entre tous, par suite des injures et des persécutions qu’il ont à subir, soupirent après la vengeance, et ne veulent pas attendre le dernier jour pour voir les méchants punis. Je vous en prie, armez-vous de patience. Placés au milieu des tourbillons de ce monde, en butte aux persécutions des Juifs, des idolâtres, des hérétiques, attendons patiemment le jour de la justice, et n’en hâtons pas l’arrivée par des voeux indiscrets. Attendez-moi, dit le Seigneur, au jour de la manifestation, je vous rendrai témoignage; car je jugerai les peuples; je citerai les rois devant mon tribunal, et je ferai tomber sur eux le poids de ma colère (Soph., III.). Tel est l’ordre du Seigneur, et cet ordre il le renouvelle dans l’Apocalypse : Ne scelle pas la prophétie renfermée dans ce livre, car le temps est proche. Que ceux qui veulent nuire nuisent encore, que ceux qui sont souillés se souillent encore; mais que le juste devienne plus juste, que le saint devienne plus saint. Je vais apparaître, et je porte avec moi la récompense, pour rendre à chacun selon ses oeuvres (Apoc., XXII.).
Aussi lorsque les martyrs, pressés par la douleur, soupirent après la vengeance, l’Esprit-Saint leur ordonne d’attendre la fin des temps et la consommation du nombre des élus. Lorsque l’ange du Seigneur eut ouvert le cinquième sceau, je vis, sous l’autel, les âmes de ceux qui furent mis à mort pour la parole de Dieu et pour lui rendre témoignage, et elles crièrent disant Quand donc, ô vous qui êtes la sainteté et la vérité mêmes, vengerez-vous notre sang sur les habitants de la terre? Et on donna à chacune d’elles une étole blanche, et on leur dit d’attendre un peu de temps, jusqu’à ce que le nombre de leurs frères qui, à leur exemple, devaient être mis à mort, eut atteint son complément (Apoc., VI). (383)
