Edition
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De Praescriptione Haereticorum
XXIII.
[1] Proponunt ergo ad suggillandam ignorantiam aliquam apostolorum quod Petrus et qui cum eo reprehensi sunt a Paulo. [2] 'Adeo', inquiunt, 'aliquid eis defuit', ut ex hoc etiam illud struant potuisse postea pleniorem scientiam superuenire, qualis obuenerit Paulo reprehendendi antecessores. [3] Possum et hic acta apostolorum repudiantibus dicere: 'Prius est ut ostendatis quis iste Paulus et quid ante apostolum et quomodo apostolus', quatenus et alias ad quaestiones plurimum eo utuntur. [4] Neque enim, si ipse se apostolum de persecutore profitetur, sufficit unicuique examinate credenti, quando nec Dominus ipse de se testimonium dixerit. [5] Sed credant sine scripturis ut credant aduersus scripturas. Tamen doceant ex eo quod allegant Petrum a Paulo reprehensum aliam euangelii formam a Paulo superductam citra eam quam praemiserat Petrus et ceteri. [6] Atquin demutatus in praedicatorem de persecutore deducitur ad fratres a fratribus ut unus ex fratribus, ad illos ab illis, qui ab apostolis fidem induerant. [7] Dehinc, sicut ipse enarrat, ascendit Hierosolymam cognoscendi Petri causa, ex officio et iure scilicet eiusdem fidei et praedicationis. [8] Nam et illi non essent mirati de persecutore factum praedicatorem si aliquid contrarium praedicaret nec Dominum praeterea magnificassent quia aduersarius eius Paulus obuenerat. [9] Itaque et dexteram ei dederunt, signum concordiae et conuenientiae, et inter se distributionem officii ordinauerunt, non separationem euangelii nec ut aliud alter sed ut aliis alter praedicarent, Petrus in circumcisionem, Paulus in nationes. [10] Ceterum si reprehensus est Petrus quod, cum conuixisset ethnicis, postea se a conuictu eorum separabat personarum respectu, utique conuersationis fuit uitium, non praedicationis. [11] Non enim ex hoc alius Deus quam creator et alius Christus quam ex Maria, et alia spes quam resurrectio annuntiabatur.
Übersetzung
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Les prescriptions contre les Hérétiques
XXIII.
Ils objectent pour prouver cette prétendue ignorance des Apôtres, que Pierre et tous ceux qui l'accompagnaient furent repris par Paul. « C'est une preuve sans réplique, disent-ils, et que les premiers ignoraient quelque chose, et que d'autres, dans la suite, eurent des connaissances plus étendues, tels que Paul, qui en conséquence reprit ses anciens. » Nous pourrions leur répondre: Puisque vous rejetez les actes des Apôtres, il vous faudrait d'abord montrer qui est ce Paul, ce qu'il était avant son apostolat, et comment il y est parvenu, d'autant plus que vous vous prévalez de son autorité pour bien d'autres choses. Que Paul atteste que de persécuteur il est devenu apôtre, cela ne suffit point pour quiconque ne croit qu'après un mur examen. Le Sauveur lui-même n'a pas voulu en être cru sur son témoignage. Mais qu'ils croient, d'accord, sans l'autorité des Ecritures pour croire contre les Ecritures: il ne leur servira rien d'alléguer que Pierre a été repris par Paul, s'ils ne prouvent en même temps que Paul a introduit un Evangile différent de celui de Pierre et des autres Apôtres. Bien loin de là, Paul, de persécuteur changé en apôtre, est conduit et présenté aux frères, comme un d'entre eux, par les frères mêmes qui avaient reçu la doctrine et la foi des Apôtres; ensuite il va à Jérusalem, ainsi qu'il le raconte lui-même, pour voir Pierre; c'était à la fois son droit et son devoir, comme collègue de Pierre dans le ministère de la prédication du même Evangile; car les fidèles sans doute n'auraient pas vu avec tant d'étonnement le persécuteur devenu prédicateur, s'il eût prêché un Evangile contraire au leur; ils n'auraient pas non plus glorifié Dieu de ce que son ennemi Paul était venu parmi eux; ils ne lui auraient pas donné la main en signe d'amitié, d'union et de conformité de sentiments: et s'ils partagèrent les fonctions du ministère entre Pierre et Paul, ce n'était pas que les deux Apôtres dussent prêcher deux Evangiles différents, mais pour qu'ils prêchassent le même à différents peuples, Pierre aux Juifs, Paul aux Gentils. Au reste, si Pierre a été repris de ce qu'après avoir vécu avec les Gentils, il s'en séparait par respect humain, c'était une faute de conduite, et non pas une erreur dans l'enseignement de la foi: aussi n'annonçait-il pas un autre Dieu que le Créateur, un autre Christ que le Fils de Marie, une autre espérance que la résurrection.