Edition
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De Praescriptione Haereticorum
XLIV.
[1] Proinde haec pressioris apud nos testimonia disciplinae ad probationem ueritatis accedunt, a qua diuertere nemini expedit qui meminerit futuri iudicii, quo omnes nos necesse est apud Christi tribunal astare, reddentes rationem in primis fidei ipsius. [2] Quid ergo dicent, qui illam stuprauerint adulterio haeretico uirginem traditam a Christo? [3] Credo allegabunt nihil unquam sibi ab illo uel apostolis eius, de saeuis et peruersis doctrinis futuris praenuntiatum et de cauendis abominandisque praeceptum. [4] Agnoscant suam potius culpam quam illorum qui non ante praestruxerunt. [5] Adicient praeterea multa de auctoritate cuiusque doctoris haeretici: signis illos maxime doctrinae suae fidem confirmasse, mortuos suscitasse, debiles reformasse, futura significasse uti merito apostoli crederentur. [6] Quasi nec hoc scriptum sit uenturos multos qui etiam uirtutes maximas ederent ad fallaciam muniendam corruptae praedicationis. Itaque ueniam merebuntur. [7] Si uero memores dominicarum et apostolicarum [scripturarum et] denuntiationum in fide integra steterint, credo de uenia periclitabuntur respondente Domino: [8] 'Praenuntiaueram plane futuros fallaciae magistros in meo nomine et prophetarum et apostolorum etiam, et discentibus meis eadem ad uos praedicare mandaueram. [9] Semel euangelium et eiusdem regulae doctrinam apostolis meis delegaueram. Sed cum uos non crederetis, libuit mihi postea aliqua inde mutare. [10] Resurrectionem promiseran etiam carnis sed recogitaui ne implere non possem. Natum me ostenderam ex uirgine sed postea turpe mihi uisum est. [11] Patrem dixeram qui solem et pluuias fecit, sed alius me pater melior adoptauit. Prohibueram uos aurem accommodare haereticis sed erraui.' [12] Talia capit opinari eos qui exorbitant et fidei ueritatis periculum non cauent.[13] Sed nunc quidem generaliter actum est a nobis aduersus haereses omnes certis et iustis et necessariis praescriptionibus repellendas a conlatione scripturarum. [14] De reliquo si Dei gratia adnuerit etiam specialiter quibusdam respondebimus. [15] Haec in fide ueritatis ... legentibus pax et gratia dei nostri Iesu XPI in aeternum. Contra Haereticos explicit incipit Scorpiace lege feliciter.
Traduction
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Les prescriptions contre les Hérétiques
XLIV.
Cette ferme et vertueuse discipline est une dernière preuve de la vérité de notre croyance. On demeurera inviolablement attaché à cette croyance, si l'on se souvient du jugement futur, où nous comparaîtrons tous au pied du tribunal de Jésus-Christ, pour y rendre compte de tout, et en particulier de notre foi. Que répondrez-vous alors, vous qui aurez souillé par le commerce adultère de l'hérésie cette foi vierge que Jésus-Christ vous avait confiée? Direz-vous, pour vous excuser, que ni lui ni ses Apôtres n'avaient annoncé ces doctrines perverses pour les derniers temps, et ne vous avaient ordonné de les fuir et de les détester? Reconnaissez de bonne foi que vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous-mêmes, et nullement à ceux qui vous avaient prévenus si long-temps auparavant. Mais vous ne manquerez pas de prétextes pour relever l'autorité des docteurs de l'hérésie. Ils avaient donné, direz-vous, les plus éclatantes preuves de leur mission; ils avaient guéri les malades, ressuscité les morts, prédit l'avenir, en sorte qu'on ne pouvait douter que ce ne fussent de vrais Apôtres. Comme s'il n'était pas écrit qu'il viendrait plusieurs séducteurs qui feraient des prodiges pour prouver une doctrine fausse et pernicieuse. Apparemment que vous obtiendrez grâce, tandis que ceux qui se seront souvenu des oracles du Seigneur et de ses Apôtres, et qui auront persévéré dans la foi orthodoxe, courront risque de leur salut. J'avais annoncé, il est vrai, leur dira le Seigneur, qu'il viendrait des maîtres du mensonge en mon nom, au nom de mes Prophètes et de mes Apôtres. J'avais ordonné à mes disciples de répéter les mêmes prédictions. J'avais confié à mes Apôtres mon Evangile et le Symbole de la foi; mais comme vous refusiez de croire, il m'a plu ensuite d'y faire des changements. J'avais promis la résurrection de la chair, mais j'ai craint de ne pouvoir pas accomplir ma promesse; j'avais montré que j'étais né d'une vierge, mais j'ai rougi d'une pareille naissance; j'avais assuré que le Créateur du monde était mon père, mais un meilleur père m'a adopté; je vous avais défendu de prêter l'oreille aux hérétiques, mais j'étais moi-même dans l'erreur. Voilà les absurdités que sont forcés de dévorer ceux qui s'écartent de la règle, et qui ne sont point en garde contre le danger de perdre la foi.