7. Exemple de l'athlète proposé par l'Apôtre.
Écoutez ce que dit l'Apôtre: « Celui qui combat dans l'arène s'abstient de tout. » (I Cor., IX, 25.) Cherchons ce que veut dire de tout, afin de pouvoir appliquer à nos combats spirituels cette comparaison tirée des combats du monde. Les athlètes qui voulaient bien combattre dans l'arène n'avaient pas la permission d'user de tous les aliments qui pouvaient les tenter. Ils devaient se contenter de ceux qui étaient prescrits par les règlements, et non-seulement ils étaient forcés de s'abstenir des mets défendus, de l'ivresse et de toute débauche, mais ils devaient fuir la paresse, l'oisiveté, l'inaction, afin d'accroître leurs forces par une étude et des exercices continuels. Ils devaient vivre dans le célibat et la continence pour rester étrangers aux inquiétudes, aux tristesses et aux embarras du monde. Ils n'avaient à s'occuper que de leur profession, et ils n'en étaient distraits par aucun besoin car ils recevaient de celui qui présidait les combats leur subsistance de chaque jour, et ils ne pensaient qu'à mériter la couronne et les honneurs de la victoire. Lorsqu'ils se préparaient au combat, non-seulement ils restaient purs de tout rapport avec les femmes, mais ils se défendaient de toutes souillures involontaires pendant la nuit, en se ceignant douloureusement les reins avec des lames de plomb1 ; ils pensaient qu'ils perdraient de leurs forces pour bien combattre, si quelque image trompeuse du plaisir venait altérer leur pureté.
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Pline parle de cet usage dans son histoire naturelle, liv. XXXIV, ch. XVIII. ↩