12. Réponse insolente d'un religieux avare.
Je connais quelqu'un qui se croit religieux, et qui, ce qui est plus triste encore, se flatte d'être parfait. Il a été reçu dans un monastère, et son supérieur l'avertissait de ne plus penser aux choses qu'il avait abandonnées, et de fuir les embarras du monde et l'avarice, qui est la racine de tous les maux. Il lui disait que, s'il voulait se purifier de ses anciennes passions, qui paraissaient le tourmenter encore cruellement et continuellement, il fallait cesser d'aimer ce qu'il ne possédait pas même autrefois, parce que ses désirs l'empêcheraient certainement de se corriger de ses défauts. Cet homme le regarda avec insolence, et ne craignit pas de lui répondre : « Puisque vous avez de quoi nourrir tant de monde, comment me défendez-vous d'avoir aussi quelque chose? »