27. La sainte Écriture prouve que le religieux ne doit plus rien désirer.
Si le désir de la perfection vous a fait tout quitter pour suivre le Christ qui vous a dit : « Allez, vendez tout ce que vous avez, donnez-le aux pauvres, et vous aurez un trésor dans le ciel; venez et suivez-moi » (S. Matth., XIX, 21), pourquoi, après avoir mis la main à la charrue, regardez-vous en arrière? (S. Luc, IX, 62.) Ne montrez-vous pas vous-mêmes, selon la parole du Seigneur, que vous n'êtes pas propre au royaume du ciel? Vous êtes montés sur le toit de l'Évangile, et vous en descendez pour prendre dans votre maison des choses que vous aviez d'abord méprisées. (S. Luc, XVII, 3.) Vous êtes dans le champ où s'exerce la vertu , et vous retournez vous revêtir des vêtements dont vous vous étiez dépouillés. Si vous étiez pauvres avant, si vous n'aviez rien à quitter, vous devez bien davantage ne pas acquérir ce que vous n'avez jamais possédé. La grâce de Dieu vous avait prévenus, et vous pouviez plus facilement venir à lui, puisque vous n'étiez pas enchaînés aux richesses de ce monde.
Ce que je dis cependant ne doit pas décourager le pauvre , personne ne l'est au point qu'il n'ait rien à quitter. On renonce à tous les biens du monde , lorsqu'on arrache de son coeur le désir de les posséder.