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Œuvres Jean Cassien (360-435) Institutions de Cassien
LIVRE X : DE LA PARESSE

2. Ravages que la paresse cause dans le coeur des religieux.

Lorsque la paresse s'empare d'un pauvre religieux, elle lui inspire l'horreur de son couvent, le dégoût de sa cellule, le mépris de ses frères qu'il trouve négligents et peu spirituels. Elle le rend sans force et sans ardeur pour tout ce qu'il doit faire dans sa cellule; elle ne lui permet pas d'y rester et de s'y appliquer à la lecture. Il se plaint souvent de ne pas faire de progrès, depuis si longtemps qu'il est dans la communauté ; mais il dit en soupirant qu'il ne peut espérer aucun avancement, tant qu'il sera en pareille compagnie. Il gémit de perdre ainsi le fruit de ses peines, de ne pouvoir édifier personne par ses exemples et ses conseils, lui qui pourrait conduire les autres et être utile à tant d'âmes. Il loue les couvents qui sont éloignés du sien , et déclare que c'est là qu'il serait plus facile de faire son salut; il vante la société édifiante et douce des religieux qui s'y trouvent, tandis que rien n'est plus fâcheux que tout ce qui l'entoure. Non-seulement il ne voit aucun sujet d'édification parmi ses frères, mais encore il prétend qu'il lui faut beaucoup travailler pour se procurer la nourriture du corps. Il ne croit pas pouvoir se sauver dans un pareil lieu ; il veut quitter la cellule, car sa perte est certaine, s'il y reste davantage; il doit en conscience aller ailleurs.

Il éprouve tant de fatigue et tant de besoins de manger vers la onzième ou douzième heure, qu'il lui semble avoir fait un long chemin, un travail excessif ou n'avoir rien pris depuis deux ou trois jours. Il regarde de tous les côtés, et il soupire après quelques visites pour se distraire. Il sort de sa cellule et il y rentre sans cesse. Il interroge à chaque instant le soleil et s'étonne qu'il soit si lent à se coucher. Son esprit est dans un trouble incroyable et comme rempli d'un épais brouillard ; il est tellement inutile et incapable de bien faire , qu'il ne voit pas d'autre remède pour sortir de cet état que d'aller causer avec quelqu'un, ou de s'abandonner au sommeil.

Sa maladie lui fait multiplier les visites d'honnêteté et de charité, et il aime aller voir les malades qui sont très-éloignés de lui. Il pratique par paresse d'autres bonnes œuvres. Il s'informe des personnes qui peuvent être ses parents, pour avoir des occasions plus fréquentes de les voir. S'il y a une femme pieuse et consacrée au service de Dieu, qui n'a pas de famille, il s'imagine que c'est un acte très-méritoire de la visiter souvent et de lui procurer tout ce qui peut lui manquer dans son abandon. Il se persuade qu'il vaut bien mieux s'occuper de ces œuvres extérieures de charité que de rester inutilement dans sa cellule, sans aucun profit pour son âme.

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