14. Utilité du travail des mains pendant la méditation.
Ils joignent aussi à leurs veilles le travail des mains, pour que l'oisiveté ne les livre pas au sommeil, et ils ne l'interrompent, pour ainsi dire, pas plus que la méditation. Ils exercent également les facultés de l'âme et du corps pour associer les efforts de l'homme extérieur au progrès de l'homme intérieur. Le poids du travail est comme une ancre ferme et immobile qu'ils opposent aux mouvements dangereux de leurs coeurs et aux flots tumultueux de leurs pensées, afin d'en fixer les caprices et la légèreté dans les murs de leurs cellules, comme dans un port assuré, en veillant ainsi sur eux-mêmes et en s'appliquant à la méditation des choses saintes. Non-seulement ils évitent les tentations et les désirs coupables, mais ils se préservent encore de toute pensée oiseuse et superflue; et il est difficile de dire si c'est pour mieux méditer qu'ils s'occupent sans cesse de travaux manuels, ou si c'est par cette assiduité au travail qu'ils acquièrent tant de piété, de science et de lumière.