11. Exemples de David et du bon larron.
Quand nous voyons le ciel ouvert au bon larron après une humble confession, nous comprenons bien qu'il n'obtint pas un si grand bonheur, par les mérites de sa vie passée, mais par la bonté de Dieu qui lui fit miséricorde. Si David reçut aussi le pardon de deux grands crimes, après une parole de repentir, nous reconnaissons que cette parole n'était pas suffisante pour mériter une telle indulgence, mais que la grâce de
Dieu surabonda, à l'occasion du repentir de ce prince, et qu'elle effaça les crimes dont il s'avouait coupable.
En considérant le principe de notre vocation et du salut des hommes, qui, selon l'Apôtre, ne vient pas de nous et de nos oeuvres, mais uniquement du don gratuit et de la grâce de Dieu qui nous a sauvés (Éph., II, 8), nous comprendrons clairement que la perfection ne vient pas de celui qui veut et qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. (Rom., IX, 16.) Ce n'est pas à cause de nos mérites et de nos travaux passés, que Dieu nous fait triompher de nos vices. Ce n'est pas pour satisfaire notre volonté, qu'il nous fait vaincre et parvenir à une grande pureté. Car il n'y a pas d'austérités corporelles et de contrition de coeur qui puissent mériter cette vraie chasteté de l'âme qui devient pure comme les anges et digne du ciel. Nul effort de l'homme ne saurait l'obtenir sans le secours de Dieu. Tout bien découle de sa grâce, et c'est lui dont la bonté sans limites accorde à notre faible volonté et à nos quelques efforts, un éternel bonheur et une gloire infinie.