17. Preuves évidentes de la nécessité du secours de Dieu pour faire notre salut.
Enfin Jésus-Christ, l'auteur de notre salut, nous apprend quel sentiment nous devons avoir et confesser dans toutes nos actions. « Je ne puis rien faire de moi-même, dit-il; mais mon Père qui est en moi, fait lui-même toutes choses. » (S. Jean, XIV, 10.) Notre-Seigneur dit que, selon l'humanité dont il est revêtu, il ne peut rien faire de lui-même; et nous, qui ne sommes que cendre et poussière, nous croirions que nous pouvons nous passer du secours de Dieu, dans tout ce qui regarde notre salut. Comprenons notre faiblesse, et, en sentant le besoin que nous avons de l'assistance divine, apprenons à dire tous les jours avec les saints : « J'ai été poussé et ébranlé de manière à être renversé, mais le Seigneur m'a soutenu. Le Seigneur est ma force et ma gloire; il est devenu mon salut. » (Ps. CXVII,13.) «Si le Seigneur ne m'eût secouru, mon âme était en danger de tomber en enfer. Dès que je disais : Mon pied chancelle, votre miséricorde, mon Dieu, venait à mon secours. Vos consolations ont ranimé mon âme, à mesure que les douleurs envahissaient mon coeur. » (Ps. XCIII, 18, 19.)
Lorsque nous verrons notre coeur se fortifier dans la crainte de Dieu et dans la patience, disons : « Le Seigneur est devenu ma force; il m'a sauvé et mis au large. » (Ps. XVII, 19, 20.) Si nous sentons la science augmenter par notre travail, disons : «Seigneur, c'est vous qui éclairez ma lampe; mon Dieu, illuminez mes ténèbres, parce que c'est en vous que je serai délivré de la tentation; c'est grâce à mon Dieu que je franchirai le rempart. » (Ibid., 30.) Si nous remarquons en nous plus de force et de courage, plus de facilité à suivre le chemin de la vertu, disons : « Mon Dieu, vous me revêtez de force et de courage, vous me faites une voie pure et sans tache. Vous rendez mes pieds comme ceux du cerf, et vous m'élevez à de grandes choses, en formant mes mains aux combats. » (Ibid., 33, 31.)
Quand nous aurons la discrétion qui nous rendra capables de terrasser nos ennemis, nous crierons vers Dieu : « Votre loi m'a corrigé pour jamais; votre loi m'enseignera toujours. Vous avez agrandi la voie sous mes pas, et mes pieds ne se sont pas affaiblis. » (Ibid., 36, 37.) Et, parce que je suis ainsi fortifié par votre science et votre appui, je pourrai continuer avec confiance et dire : « Je poursuivrai mes ennemis et je les saisirai; et je ne m'arrêterai que lorsqu'ils seront défaits. Je les briserai, et ils ne pourront résister; je les foulerai à mes pieds. » (Ibid., 38, 39.) Nous pourrons nous rappeler encore notre faiblesse et l'impossibilité de vaincre des ennemis si redoutables, sans le secours de Dieu, tant que nous sommes dans une chair si fragile; nous dirons alors : « Ce sera par vous que nous aurons la force de dissiper nos ennemis, et ce sera en votre nom que nous mépriserons tous ceux qui s'élèveront contre vous. Car je ne mettrai pas mon espérance dans mon arc, et mon salut dans mon épée. C'est vous qui nous avez sauvés de nos persécuteurs, et qui avez confondu ceux qui nous haïssaient. » (Ps. XLIII, 6, 7, 8.) « Vous m'avez revêtu de force pour la guerre, et vous avez mis à mes pieds ceux qui s'élevaient contre moi. Vous avez fait tourner le dos à mes ennemis, et vous avez dispersé ceux qui me haïssaient. » (Ps. XVII, 40, 41.)
Nous savons bien que nous ne pouvons vaincre avec nos seules armes, et nous dirons : « Prenez les armes,
Seigneur, prenez le bouclier et levez-vous pour me secourir; tirez l'épée et arrêtez ceux qui me persécutent. Dites à mon âme : Je suis ton salut. » (Ps. XXXIV, 2, 3.) «Vous avez placé mon bras comme un arc d'airain; vous m'avez protégé pour me sauver, et votre droite a pris ma défense. (Ps. XVII, 35.) « Ce n'est pas par leurs armes que nos pères possèdent cette terre, et leurs bras ne les ont pas sauvés; c'est votre main, votre bras, la lumière de votre visage, parce que vous avez bien voulu les aimer. » (Ps. XVII, 4.)
Enfin, lorsque nous repasserons avec attention dans notre esprit toutes les grâces dont nous devons remercier Dieu, toutes les tentations que nous avons combattues, toutes les lumières que nous avons reçues, le discernement que Dieu nous a donné, la force dont il nous a armés, les ennemis qu'il a mis en fuite, et la puissance qu'il nous a accordée pour les dissiper, comme le vent dissipe la poussière, nous crierons vers lui de tout notre coeur : « Je vous aimerai, Seigneur, vous qui êtes ma force; oui, le Seigneur est mon soutien, mon refuge, mon libérateur. Mon Dieu est mon aide, et j'espérerai en lui. Il est notre protecteur et mon salut. Il m'a pris sous sa défense; je louerai, j'invoquerai le Seigneur, et je serai délivré de mes ennemis. » (Ps. XVII, 1 , 4.)