21. Exemple de Joas. Châtiment de son orgueil.
Nous lisons dans les Paralipomènes ( liv. II , chap. XXIV, 17) un exemple à l'appui de ce que nous venons de dire. Joas, roi de Juda, à l'âge de sept ans avait été placé sur le trône par le grand prêtre Joïada.
Tant que vécut ce pontife, il se conduisit bien en toute chose, et fut digne de louanges, au témoignage de l'Écriture. Mais, après la mort de Joïada, voici ce que l'Écriture raconte de son orgueil et de sa chute honteuse : Lorsque Joïada fut mort, les princes de Juda vinrent et rendirent hommage au roi. Il fut flatté de leurs ,démarches, et il les accueillit avec faveur. Ils abandonnèrent alors le temple du Seigneur, du Dieu de leurs pères, et s'attachèrent au culte des idoles et des bois sacrés. Ce péché attira la colère divine sur Juda et Jérusalem, et, un an après, l'armée de Syrie se leva contre Joas, et vint dans Juda et Jérusalem. Elle tua tous les princes du peuple et envoya tout le butin au roi de Damas. Il est évident que les Syriens vinrent en petit nombre, et que cependant Dieu livra en leurs mains une multitude infinie de peuples, parce qu'ils avaient abandonné le Seigneur, le Dieu de leurs pères. Ils firent subir à Joas les plus odieux traitements, et lorsqu'ils s'en allèrent, ils le laissèrent dans de grandes douleurs. Vous voyez quelles ignominies et quels malheurs attire l'orgueil. Celui qui s'élève et qui souffre qu'on lui rende hommage comme à Dieu, est livré, dit l'Apôtre, « aux passions les plus honteuses et à la dépravation des sens, pour qu'il subisse toutes les indignités (Rom., I, 26, 28), et parce que celui qui s'élève est impur devant Dieu. » (Prov., XVI, 7.) Joas, qui s'était laissé aller à l'orgueil, fut livré à la plus grande confusion, afin que cette humiliation qu'il éprouvait dans sa chair lui fit comprendre les souillures que l'orgueil avait causées dans son âme, et qu'il ne voulait pas reconnaître. La maladie de son corps manifestait celle de son coeur, et cette honte extérieure prouvait l'impureté de l'orgueil dont il devait rougir intérieurement.