9. De la raison des veilles du samedi, et pourquoi on ne jeûne pas ce jour-là en Orient.
Dès les premiers temps de la prédication des Apôtres, la piété des fidèles avait établi dans tout l'Orient ces veilles du samedi. Jésus-Christ, Notre-Seigneur, avait été crucifié le sixième jour de la semaine, et ses disciples, consternés de sa Passion, avaient passé toute la nuit en prières sans s'accorder le moindre sommeil. Depuis ce temps, jusqu'à notre époque, cette nuit du vendredi au samedi a été consacrée à de saintes veilles dans l'Orient. La fatigue de ces veilles y fait aussi suspendre le jeûne du samedi, et toutes les églises de ces contrées suivent cet usage. On peut appliquer à cet adoucissement pour le septième et le huitième jour le passage de l'Ecclésiaste, qui a cependant un autre sens mystique : « Donnez-leur le septième et même le huitième. » (Ecclés., XI, 2.) Il ne faut pas croire que, s'ils ne jeûnent pas le samedi, c'est pour célébrer le sabbat des Juifs, car ils sont très-éloignés de leur observance; mais c'est, comme nous l'avons dit , pour réparer les forces du corps. Ils jeûnent toute l'année, les cinq premiers jours de la semaine, et ils ne résisteraient pas à la fatigue, s'ils ne suspendaient leur jeûne pendant ces deux jours de veilles extraordinaires.