17.
Je ne saurais m'empocher, sur la fin de cette histoire, de demander à ceux qui ont tant de biens qu'ils n'en savent pas le compte, qui bâtissent des palais de marbre, qui enferment dans un seul collier de diamants ou de perles le prix, de plusieurs riches héritages, ce qui a jamais manqué à ce, vieillard tout nu. Vous buvez dans des coupes de pierres précieuses; et lui avec le creux de sa main satisfaisait, au besoin de la nature; vous vous parez, avec des robes tissues d'or, et lui n'a pas eu le plus vil habit qu'eût pu porter le moindre de vos esclaves; mais, par un changement étrange, le paradis a été ouvert à cet homme si pauvre, et vous, avec votre magnificence, serez précipités dans les flammes. éternelles; tout nu qu'il était, il a conservé cette robe blanche dont Jésus-Christ l'avait revêtu au baptême, et vous, avec ces habits somptueux, vous l'avez perdue; Paul, n'étant couvert que d'une vile poussière, se relèvera un jour pour ressusciter en gloire, et ces tombeaux si élaborés et si superbes qui vous enferment aujourd'hui ne vous empêcheront pas de braver misérablement avec toutes vos richesses. Ayez pitié de vous-mêmes, je vous prie, et épargnez au moins ces biens que vous aimez tant. Pourquoi ensevelissez-vous vos morts dans des draps d'or et de soie? Pourquoi votre vanité ne cesse-t-elle pas même au milieu de vos soupirs et de vos larmes? Est-ce que vous croyez que les corps des riches ne sauraient pourrir que dans des étoffes précieuses?