XIV.
Mais à propos de l'Apôtre, nouvelles difficultés. Il a dit: « Aussi n'est-ce pas pour baptiser que Jésus-Christ m'a envoyé. »
---- Qui s'imaginera que par ces paroles l'Apôtre ait prétendu détruire le baptême? N'a-t-il pas baptisé lui-même Caïus, Crispus, et toute la famille de Stéphanas? Mais je le veux bien; le Christ ne l'avait pas envoyé pour baptiser; n'avait-il pas prescrit aux autres Apôtres de conférer le baptême? Comprenons d'ailleurs le langage de Paul, et dans quelles circonstances il parlait. On lui avait appris « qu'il s'était élevé des schismes et des divisions parmi les Corinthiens: Je suis à Paul, disait l'un; je suis à Apollon, disait l'autre. » Voilà pourquoi le pacifique Apôtre, afin de ne point paraître s'arroger l'universalité de l'apostolat, dit: « Je n'ai pas été envoyé pour baptiser, mais pour prêcher. » En effet, la prédication vient avant le baptême. Mais que la prédication soit plus honorable, d'accord. Celui qui a eu le pouvoir de prêcher a pu sans doute aussi baptiser.
