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Werke Hieronymus (347-420) Traité sur les devoirs d'un traducteur des livres sacrés

6.

Saint Marc, disciple de saint Pierre, commence ainsi son évangile: « Le commencement de l'évangile de Jésus-Christ. Comme il est écrit dans le prophète Isaïe: « J'envoie mon ange devant votre face, qui, marchant devant vous, vous préparera le chemin, On entendra dans le désert la voix de celui qui crie: « Préparez la vole du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » Ce commencement de l’évangile de saint Marc est composé de deux passages tirés des prophètes Malachie et Isaïe; car le premier: « J'envoie mon ange devant votre face, qui, marchant devant vous,vous préparera le chemin, » est du prophète Malachie ; et le second : « On entendra dans le désert la voix de celui qui crie, etc., » se trouve dans Isaïe. Or comment saint Marc a-t-il pu dire dès le commencement de son évangile : « Comme il est écrit dans le prophète Isaïe : « J'envoie mon ange devant voire face,» puisque ces paroles, comme je viens de le dire, ne sont point d'Isaïe, mais de Malachie, qui est le dernier des douze prophètes? Que nos prétendus savants, qui s'en font tant accroire, nous expliquent cette difficulté, et alors je leur avouerai de bonne foi que j'ai tort et que je me suis trompé.

Le même saint Marc fait dire au Sauveur parlant aux pharisiens : « N'avez-vous jamais lu ce que fit David dans le besoin où il se trouva, lorsque lui et ceux qui l'accompagnaient furent pressés de la faim ; comment il entra dans la maison de Dieu du temps du grand prêtre Abiathar, et mangea les pains de proposition, quoiqu'il n'y eût que les prêtres à qui il fût permis d'en manger? » Consultons les livres de Samuel, ou des Rois, comme on les appelle communément, et nous verrons que ce grand prêtre dont parle saint Marc ne s'appelait pas Abiathar, mais Abimélech, que Saül fit depuis tuer par Doëg avec tous les autres prêtres de la ville de Nobé.

Venons à l'apôtre saint Paul. Il dit dans son épître aux Corinthiens: « Car s'ils l'avaient connue ( cette sagesse de Dieu), ils n'auraient jamais crucifié le Seigneur de la gloire, et de laquelle il est écrit que l'œil n'a point vu, l'oreille n'a point entendu, et le cœur de l'homme n'a jamais conçu ce que Dieu a préparé à ceux qui l'aiment. » Quelques-uns, ajoutant foi aux rêveries et aux visions de quelques livres apocryphes, prétendent que ce passage est tiré de l’Apocalypse d'Elie; mais il est du prophète Isaïe, où nous lisons, selon le texte hébreu : « Depuis le commencement du monde les hommes n'ont point entendu, l'oreille n'a point ouï et l'œil n'a point vu, hors vous seul, ô mon Dieu, ce que vous avez préparé à ceux qui vous attendent; » ce que les Septante ont traduit d'une manière toute différente; car voici ce que porte leur version: « Depuis le commencement du monde nous n'avons point entendu et nos yeux n'ont point vu Dieu, hors vous, ni vos véritables ouvrages, et vous ferez miséricorde à ceux qui vous attendent. » Nous savons d'où ce passage est tiré ; cependant l'apôtre saint Paul, au lieu de le rendre mot pour mot, s'est contenté de le paraphraser et d'en exprimer le sens en d'autres termes.

Le même apôtre, citant dans l’épître aux Romains un endroit d'Isaïe; dit : « Je m'en vais mettre en Sion celui qui est la pierre d'achoppement, la pierre de scandale. » Ce passage est conforme au texte hébreu, mais il ne s'accorde point avec l'ancienne version ; car les Septante ont un sens tout différent : «Vous ne heurterez point, » disent-ils, «contre cette pierre d’achoppement, cette pierre qui est une occasion de chute. » L’apôtre saint Pierre s'exprime comme saint Paul et comme les Hébreux en disant : « Il est pour les incrédules une pierre contre laquelle ils se heurtent, une pierre qui les fait tomber. » Tout cela nous fait voir d'une manière sensible que les apôtres et les évangélistes, expliquant les anciennes Ecritures, s'attachaient au sens et non point aux paroles, et que sans se mettre en peine des termes et de l'arrangement des mots, ils ne songeaient qu'à se faire entendre et à bien exprimer leur pensée.

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Traité sur les devoirs d'un traducteur des livres sacrés

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