BASILE A LIBANIUS. CCCLIII—CLX.
Nous avons encore , parmi les ouvrages de Libanius , la harangue dont St. Basile fait un grand éloge dans cette lettre. Je l'ai lue; elle m'a paru agréablement écrite. Il y a de l'action et des pensées ingénieuses ; mais, ainsi que dans ses autres ouvrages, point de grands traits d'éloquence. Libanius avait plus d'esprit que de génie ; il ne montre jamais cette abondance de Platon et cette force de Démosthène qu'il admirait avec raison dans saint Basile.
J'Ai lu, ô le plus habile des hommes! la harangue que vous m'avez envoyée, et je l'ai admirée au-delà de tout ce que je saurais dire. O muses et écoles d'Athènes, que vous enseignez de grandes choses à vos élèves ! quels fruits ne recueille-t-on point, pour peu qu'on ait de commerce avec vous ô source intarissable, quels hommes ne deviennent point ceux qui y puisent ? Il me semblait, en vous lisant, voir votre fâcheux lui-même s'entretenir avec une babillarde. Il n'y a que Libanius sur la terre qui ait le talent de composer un discours plein d'âme et de chaleur , qui puisse animer et vivifier la parole.