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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) De sacerdotio libri 1-6 Traité du Sacerdoce
LIVRE QUATRIÈME

2.

Lorsque je parle ainsi, je n’ai pas l’intention de t’effrayer, je ne veux que te montrer la vérité toute nue. Ecoute ce que dit l’apôtre saint Paul à son disciple, à Timothée, son véritable et cher fils : N’impose légèrement les mains â personne, et ne participe point aux péchés d’autrui. (I. Tim. V, 22). Vois-tu, je ne dis pas de quel blâme, mais de quel châtiment j’ai sauvé, autant qu’il était en moi, ceux qui voulaient ma promotion? Comme il ne suffira pas à l’élu de dire je n’avais pas sollicité, je n’ai point fui, parce que je ne prévoyais point que l’on pensât à moi; de même ce sera pour l’électeur une vaine excuse de dire qu’il ne connaissait pas celui à qui il donnait son suffrage. Cette prétendue justification ne fera qu’aggraver le tort. Quoi! l’on n’achète pas un esclave sans le faire voir aux médecins, sans demander des garanties, sans prendre des informations auprès des voisins; non content de cela on exige encore du temps pour l’essayer; et quand il faudra choisir le prêtre de Jésus-Christ, sans y faire tant de façons, on prendra le premier venu, pourvu que ce choix soit du goût de tel ou tel électeur, instrument docile de la faveur ou de la haine d’un tiers! mais c’est absurde. Qui donc implorera pour nous la clémence divine, lorsque ceux qui devraient être nos défenseurs auront eux-mêmes besoin d’être défendus?

C’est le devoir de l’électeur de se livrer à un examen approfondi, c’est encore davantage celui du candidat; car bien que ceux qui l’auront élu doivent porter avec lui la peine de ses péchés, ce ne sera pas pour lui un titre à l’impunité. II doit même s’attendre à la plus grande part du châtiment, à moins que les électeurs n’aient agi par un motif purement humain, et contre toutes les lumières et les inspirations de leur conscience. S’ils étaient convaincus du crime d’avoir introduit dans le sanctuaire, pour un motif quelconque, un sujet à leurs yeux notoirement indigne, un châtiment égal serait probablement réservé à tous, et peut-être un plus grand à celui qui aura conféré les ordres. Quelle responsabilité sur la tête du téméraire qui accorde à l’ennemi du Christ le pouvoir de ravager son Eglise! Que si l’électeur n’est pas coupable à ce point, s’il dit avoir été trompé par l’opinion publique, cela ne suffira pas pour l’absoudre entièrement, mais il sera moins puni que l’élu. Pourquoi? parce que les électeurs peuvent avoir été trompés par l’opinion publique en donnant leurs suffrages. Mais l’élu ne sera pas admis à dire qu’il ne se connaissait pas plus lui-même qu’il n’était connu des autres.

Comme il doit être plus puni que ceux qui l’élisent, il doit aussi s’examiner et s’éprouver avec plus de soin que qui que ce soit. Et si les personnes qui ne le connaissent pas bien, veulent le contraindre d’accepter, il doit aller les trouver, leur déclarer ses défauts, les tirer d’erreur, et se refuser absolument à recevoir sur ses épaules un fardeau qu’il n’est pas capable de porter. Pourquoi, lorsqu’il est question d’art militaire, de commerce, d’agriculture ou de toute autre profession de la vie civile, pourquoi ne voit-on jamais le cultivateur s’aviser d’entreprendre un voyage sur mer, ni le soldat de faire valoir une ferme, ni le pilote de -conduire une expédition militaire, quand même on voudrait les y contraindre sous peine de mort? C’est parce qu’ils prévoient le danger auquel leur incapacité les exposerait. Pour des intérêts si minces quelle prudence! nulle violence ne nous ferait céder. Mais s’agit-il du supplice éternel qui menace les dispensateurs infidèles des dons sublimes du sacerdoce, on n’a plus que de l’insouciance en face d’un si grand péril, on s’y expose de gaîté de coeur, fort du prétexte qu’on a subi une contrainte. Le souverain juge n’admettra pas une pareille raison. C’était notre devoir d’apporter plus de précautions et de soins aux intérêts de l’esprit qu’à ceux de la chair. Or, c’est précisément tout le contraire que nous faisons. Tu veux faire construire un bâtiment, tu soupçonnes d’être un habile architecte un homme qui n’entend rien à l’architecture, tu l’appelles, il vient, il se met à l’oeuvre; mais à peine a-t-il porté la main sur les matériaux préparés pour la construction qu’il gâte tout: il gâte les bois, il gâte les (600) pierres; bref, il te bâtit si mal ta maison qu’elle ne peut manquer de s’écrouler bientôt: lui suffira-t-il pour sa défense de dire qu’il a subi une contrainte, qu’il ne s’est pas présenté de son chef? Nullement, voilà ce que répondent la raison et la justice. Il devait, en dépit de toutes les sollicitations, décliner l’entreprise. Comment! un homme qui aura gâté du bois et des pierres ne trouvera pas une excuse valable pour s’exempter du châtiment; et celui qui perd des âmes, qui met tant de négligence à les édifier, il suffira à un tel homme pour éviter le châtiment, de dire qu’il a été contraint? qu’il ne s’y fie pas. Il se méprendrait grossièrement.

Il n’est pas encore temps de prouver que personne ne peut faire violence à celui qui est déterminé à refuser. J’accorde, pour un moment, qu’on a réellement contraint tel sujet; qu’on a usé à son égard de tant de ruses, qu’il a été obligé de se soumettre : penses-tu pour cela qu’il évitera la punition? Détrompe-toi, et n’ayons pas l’air d’ignorer ce que savent même les enfants. Au jour où tous les comptes seront rendus, cette ignorance prétendue ne servirait de rien. Tu n’as fait aucune démarche pour être promu au saint ministère, parce que tu connaissais ta faiblesse : très-bien! Il fallait donc persévérer dans ces sages dispositions et ne pas accepter, en dépit de toutes les sollicitations. Quoi! tu n’avais ni talent ni vertu, tant que l’on ne pensait pas à toi, et dès qu’il s’est trouvé une voix pour te crier « monte » , tu es devenu tout à coup un autre homme! C’est une pure plaisanterie, c’est même de la folie, pour laquelle il n’y a pas de supplice trop sévère. Notre-Seigneur n’a-t-il pas dit : qui veut bâtir une tour ne doit pas jeter les fondements avant d’avoir calculé ses forces, s’il ne veut pas devenir la risée des passants. (Luc. XIV, 28.) Encore là, tout le risque à courir ne va-t-il pas au delà de quelques plaisanteries à essuyer; ici, il s’agit d’une punition bien différente, du feu éternel, du ver qui ne meurt pas, du grincement de dents, des ténèbres extérieures, de la séparation d’avec les bons, et d’une place dans l’enfer parmi les hypocrites.

Voilà ce que ne veulent pas voir ceux qui m’accusent; autrement ils ne me feraient pas un crime de ce que je n’ai pas voulu courir étourdiment à ma perte. Il n’est pas ici question de blé ou d’orge à cultiver, de boeufs ou de brebis à élever, ni d’aucune marchandise semblable à soigner : il s’agit du corps même de Jésus-Christ. Car selon saint Paul, l’Eglise de Jésus-Christ est le corps même de Jésus-Christ. Il convient donc que celui à qui ce corps a été confié, travaille à l’entretenir dans la parfaite santé et dans la beauté irréprochable, qui lui conviennent; que, par une active surveillance, il le préserve des taches, des rides, en un mot de tout défaut qui pourrait en altérer la forme et l’éclat; ne doit-il pas, en effet, autant qu’il est possible à la nature humaine, le montrer digne du divin chef, du chef immortel et bienheureux qui le domine? Que si ceux qui veulent se rendre propres aux combats des athlètes, ont besoin de médecins, de maîtres, d’un régime exactement suivi, d’exercices continuels et de mille précautions minutieuses, parce que la moindre négligence peut faire avorter tous les autres soins qu’on aura pris; comment ceux qui sont choisis pour gouverner le corps de Jésus-Christ, dont l’exercice n’est pas corporel, mais spirituel, et consiste à combattre les puissances invisibles, lui peuvent-ils conserver sa santé et sa vigueur, s’ils ne possèdent pas toutes les méthodes nécessaires pour en bien traiter les maladies, et ne sont pas, pour cela, doués d’une vertu plus qu’humaine?

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