• Start
  • Werke
  • Einführung Anleitung Mitarbeit Sponsoren / Mitarbeiter Copyrights Kontakt Impressum
Bibliothek der Kirchenväter
Suche
DE EN FR
Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistulam ad Ephesios commentarius Commentaire sur l'épître aux Éphésiens
HOMÉLIE XVIII.

3.

Voilà pour la mort corporelle. Celle de l'âme est faite pour exciter l'horreur et le frisson. Ce n'est pas, comme celle du corps, une dissolution suivie d'un passage dans un autre séjour : rattachée à un corps impérissable, l'âme est précipitée dans le feu inextinguible. Telle est la mort de l'âme. S'il y a une mort de l'âme, il y a aussi une immolation de l'âme. En quoi consiste l'immolation du corps ? A être frappé de mort, et soustrait à l'opération de l'âme. Et l'immolation de l'âme? c'est encore une mort qui en résulte. De même que le corps périt, quand l'âme le sèvre de son opération: ainsi l'âme périt, quand elle reste privée de l’opération de l'Esprit-Saint. Telles sont surtout les immolations qui ont lieu sur l'autel de l'avarice: il ne lui suffit pas d'être arrosé du sang des hommes ; il faut, pour étancher sa soif, que l'âme aussi soit sacrifiée; il faut qu'il reçoive deux âmes en offrande, (530) celle du sacrificateur et celle de la victime. Car le sacrificateur est le premier sacrifié ; il est mort au moment où il tue; et sous les coups de ce mort tombe un vivant : car les blasphèmes que celui-ci profère, ses invectives, ses récriminations, n'est-ce point pour une âme autant de plaies incurables? Voyez-vous que ce n'était pas une hyperbole?

Voulez-vous encore une autre preuve pour vous convaincre que l'avarice est bien une idolâtrie, et quelque chose de pire que l'idolâtrie? Les idolâtres adorent les créatures de Dieu : « Ils vénérèrent et servirent la créature plus que le Créateur ». (Rom. I, 25.) Vous, vous adorez votre propre créature. Car ce n'est pas Dieu qui a créé l'avarice : c'est votre cupidité insatiable qui l'a imaginée. Et voyez quelle folie, quelle dérision ! Ceux qui adorent les idoles, respectent ce qu'ils adorent; si quelqu'un en médit, les injurie, ils prennent leur défense; mais vous, je ne sais quelle ivresse vous pousse à adorer une, chose, qui, loin d'être à l'abri du reproche, est pleine d'impiété. Vous êtes donc pires que les idolâtres : car vous ne pouvez prétendre pour votre justification que l'objet de votre culte n'est pas mauvais. Sans doute ils sont inexcusables : mais vous l'êtes encore bien davantage, vous qui ne cessez d'accuser l'avarice, de vous déchaîner contre ses adorateurs , ses serviteurs, ses fidèles. Si vous le voulez, nous examinerons ensemble l'origine de l'idolâtrie. Un sage raconte qu'un homme riche, désolé de la mort prématurée de son fils, et inconsolable dans sa douleur, fit faire, pour soulager son deuil, une image de celui qu'il avait perdu; et qu'à force de contempler ce portrait inanimé, il s'imaginait voir revivre son enfant dans cette figure. Des complaisants, qui se faisaient un Dieu de leur ventre, honorant cette image pour flatter le père, poussèrent cette pratique jusqu'à l'idolâtrie. L'idolâtrie eut donc pour principes la faiblesse d'âme, une habitude déraisonnable, et l'avidité.

Il n'en est pas ainsi de l'avarice : elle provient aussi de la faiblesse, mais d'une faiblesse pire;-il ne s'agit point ici d'un fils perdu, d'un deuil à consoler, de flatteries décevantes. De quoi donc? Je vais vous le dire. Caïn frustra Dieu, gardant pour lui-même ce qui était dû au Seigneur, il lui offrit ce qu'il devait conserver, et le mal commença au préjudice de Dieu. En effet, si nous lui appartenons nous-mêmes, à plus forte raison faut-il en dire autant des prémices de nos biens. La concupiscence se porta ensuite sur les femmes : « Ils virent les femmes des hommes, et ils tombèrent dans la concupiscence » (Gen. VI, 2); après quoi, elle se tourna vers les richesses. En effet, vouloir l'emporter sur autrui dans la possession des biens charnels , cela n'a pas d'autre principe que le refroidissement de la charité; la cupidité n'a pas d'autre source que l'orgueil, la haine des hommes et le mépris. Ne voyez-vous pas combien la terre est grande? comment l'air et le ciel occupent bien plus d'espace qu'il ne serait nécessaire? C'est pour éteindre en vous la cupidité, que Dieu a donné tant d'extension à des choses créées : néanmoins, vous persistez dans vos rapines; on vous dit que l'avarice est une idolâtrie, et vous ne frissonnez pas? Voulez-vous devenir maître de la terré entière ? Mais l'héritage du ciel ne vous est-il pas promis, à condition que vous vous priverez?

pattern
  Drucken   Fehler melden
  • Text anzeigen
  • Bibliographische Angabe
  • Scans dieser Version
Download
  • docxDOCX (231.39 kB)
  • epubEPUB (216.94 kB)
  • pdfPDF (786.96 kB)
  • rtfRTF (715.62 kB)
Übersetzungen dieses Werks
Commentaire sur l'épître aux Éphésiens
Kommentar zu den Briefen des hl. Paulus an die Epheser (BKV) vergleichen

Inhaltsangabe

Theologische Fakultät, Patristik und Geschichte der alten Kirche
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Impressum
Datenschutzerklärung