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Werke Tertullian (160-220) Scorpiace

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Scorpiace

XV.

[1] Num ergo et apostolorum litterae mobiles? Et nos usquequaque simplices animae et solummodo columbae libenter errantes? Credo uiuendi cupiditate. Ita uero sit, ut recedant a litteris suis sensus. Quae tamen passos apostolos scimus, manifesta doctrina est. Hanc intellego solam Acta decurrens, nihil quaero. [2] Carceres illic et uincula et flagella et saxa et gladii et impetus Iudaeorum et coetus nationum et tribunorum elogia et regum auditoria et proconsulum tribunalia et Caesaris nomen interpretem non habent. Quod Petrus caeditur, quod Stephanus opprimitur, quod Iacobus immolatur, quod Paulus distrahitur, ipsorum sanguine scripta sunt. [3] Et si fidem commentarii uoluerit haereticus, instrumenta imperii loquentur, ut lapides Hierusalem. Vitas Caesarum legimus: orientem fidem Romae primus Nero cruentauit. Tunc Petrus ab altero cingitur, cum cruci adstringitur. Tunc Paulus ciuitatis Romanae consequitur natiuitatem, cum illic martyrii renascitur generositate. [4] Haec ubicumque iam legero, pati disco; nec mea interest, quos sequar martyrii magistros, sensusne an exitus apostolorum, nisi quod et sensus in exitibus recognosco. Nihil enim passi fuissent quod non prius patiendum esse scissent. Cum uincula Paulo Agabus gestu quoque prophetasset, discipuli flentes et orantes, ne se Hierosolyma committeret, frustra orauerant. [5] Ille enim quod semper docuerat animatus, quid fletis, inquit, et contristatis cor meum? At ego non modo uincula Hierosolymis pati optauerim, uerum etiam mori pro nomine domini mei Iesu Christi. Atque ita cesserunt dicendo: Fiat uoluntas domini; fidentes scilicet passiones ad dei uoluntatem pertinere. [6] Non enim dehortationis consilio, sed dilectionis retinere temptauerant, ut apostolum desiderantes, non ut martyrium dissuadentes. Quodsi iam tunc Prodicus aut Valentinus adsisteret suggerens non in terris esse confitendum apud homines, minus uereor ne deus humanum sanguinem sitiat nec Christus uicem passionis quasi et ipse de ea salutem consecuturus exposcat, statim audisset a seruo dei quod audierat diabolus a domino: recede satana, scandalum mihi es. Scriptum, est dominum deum tuum adorabis et illi soli seruies. [7] Sed et nunc audire debebit, quatenus multo post uenena ista suffudit, nulli infirmorum facile nocitura, nisi si qui non hanc nostram ex fide praebiberit uel etiam superbiberit potionem.

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Le scorpiâque, antidote contre la morsure des scorpions

XV.

Eh quoi donc! les épîtres des Apôtres sont-elles si variables? Ames simples et colombes innocentes jusqu'ici, nous sommes-nous jetés volontairement dans l'erreur par je ne sais quel désir de vivre? Qu'il en soit ainsi, je l'accorde. Dépouillons la lettre de son sens légitime. Toutefois, nous connaissons les tribulations des Apôtres; cette doctrine est palpable; pour la comprendre, il me suffit de parcourir le livre des Actes. Je n'en demande pas davantage; j'y rencontre partout des cachots, des fers, des flagellations, des lapidations, des glaives, des Juifs qui insultent, des nations qui se lèvent avec fureur, des tribuns qui diffament, des rois qui interrogent, des proconsuls qui dressent leurs tribunaux. Qu'est-il besoin du nom de César pour servir d'interprète? Pierre est mis à mort; Etienne lapidé, Jacques immolé, Paul étendu sur le chevalet avant d'être décapité; voilà des faits écrits dans le sang. L'hérétique veut-il des preuves à l'appui de ces livres? Eh bien! les annales de l'Empire1 prendront la parole comme autrefois les pierres de Jérusalem! J'ouvre la Vie des Césars; Néron, le premier, ensanglante à Rome le berceau de la foi. C'est alors que Pierre, attaché au gibet, est ceint par une main étrangère; alors que Paul obtient le titre de citoyen romain en renaissant à une nouvelle vie par la noblesse de son martyre. Partout où je rencontre ces souffrances, j'apprends à souffrir. Qui choisirai-je pour mes docteurs du martyre, les paroles des Apôtres? où l'autorité de leur mort? peu m'importe, sinon que je reconnais leurs paroles dans leur trépas. A coup sûr, ils ne se seraient pas exposés aux souffrances, si leur avis eût été qu'il ne faut pas souffrir. Quand Agabus prédit à Paul que la captivité l'attend à Jérusalem, aussitôt ses disciples le conjurent en pleurant de ne pas se rendre dans cette ville. Vaines supplications! Fidèle à ses enseignements de tous les jours, l'Apôtre leur répond avec courage: « Que faites-vous en pleurant et en affligeant mon cœur? Je suis prêt non-seulement à subir la prison, mais encore à mourir dans Jérusalem pour le nom du Seigneur. » Alors ils cessent de le presser: « Que la volonté du Seigneur soit faite, » disent-ils, bien convaincus que le martyre est dans la volonté de Dieu. En effet, les disciples de Paul, en essayant de le retenir, regrettaient l'Apôtre, mais ne dissuadaient pas le confesseur. Que si un Prodicus2 ou un Valentin eut murmuré à ses oreilles: « Il n'est pas besoin de confesser ici-bas le Seigneur à la face des hommes; n'allons pas surtout prétendre que Dieu ait soif du sang de l'homme, et que le Christ exige la réciprocité du martyre, comme s'il en attendait son propre salut, » il eût entendu de la bouche du serviteur de Dieu l'anathème que le démon avait entendu de la bouche du Seigneur: « Retire-toi, Satan, tu me scandalises, car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul. » Eh bien! que ces mêmes paroles retombent aujourd'hui sur la tête du sectaire, puisque, long-temps après cette épreuve, il vient semer secrètement des poisons qui ne seront funestes à la faiblesse qu'autant qu'elle négligera de tremper ses lèvres au breuvage que nous lui présentons au nom de la foi, soit comme préservatif, soit comme antidote.


  1. Allusion à ce double passage de Tacite et de Suétone: « Quaesitis simis pœnis affecit Nero quos vulgus Christianos appellabat. » Annales, liv. 16. Afflicti suppliciis Christiani. Suétone, chap. 16, Vie de Néron. ↩

  2. Saint Clément d'Alexandrie attaque ce Prodicus au septième livre des Stromatés. Il l'accuse de rejeter la nécessité de la prière. ↩

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