CHAPITRE XXX. UTILITÉ DES ARTS MÉCANIQUES.
47. Parmi les arts, il en est dont l'objet est de façonner quelqu'ouvrage; et le travail de l'ouvrier laisse après lui des oeuvres permanentes, comme une maison, un banc, un vase et autres choses semblables ; d'autres qui servent en quelque sorte d'instruments à l'action divine, comme la médecine, l'agriculture et le gouvernement ; d'autres enfin dont tout l'effet n'est que dans l'action même, tel que l'exercice de la danse, de la course et de la lutte. Or, dans tous ces arts, l'expérience du passé sert aussi à conjecturer l'avenir : car nul de ceux qui les professent ne travaille sans rattacher au souvenir des effets passés l'espérance des mêmes résultats pour l'avenir. Il est bon, dans le cours de cette vie, de s'appliquer quelque peu et comme en passant, à la connaissance de ces arts, non pour les exercer, à moins qu'une profession particulière n'y oblige, ce dont il n'est pas ici question ; mais simplement pour pouvoir en juger, et pour ne pas ignorer ce que l'Ecriture veut faire entendre, quand elle emploie des locutions figurées tirées de cette source.
