9.
Il faut aussi s'éloigner de ceux qui nient que Notre-Seigneur Jésus-Christ ait eu Marie pour mère sur la terre, quand ce mystère est un honneur pour les deux sexes, masculin et féminin, et prouve que Dieu porte intérêt non-seulement à celui qu'il a bien voulu prendre, mais encore à celui par qui il l'a pris, en se faisant homme et en naissant d'une femme. Nous ne sommes point du tout forcés de rejeter la mère du Christ, à cause de ce texte : « Femme, qu’importe à moi et à vous ? Mon heure n'est pas encore venue 1. » Nous y voyons plutôt une preuve que le Christ n'a point eu de mère en qualité de Dieu, et c'était sa divinité qu'il avait intention de manifester alors en changeant l'eau en vin. Mais c'est comme homme qu'il a été crucifié, et cette heure était celle dont il parlait quand il disait : « Qu'importe à vous et à moi ? Mon heure n'est pas encore venue, » c'est-à-dire l'heure où je vous reconnaîtrai. En effet en ce moment, homme crucifié, il reconnut la femme qui était sa mère, et la recommanda avec une grande bonté à son disciple chéri 2; Ne nous troublons pas davantage de cette réponse qu'il fit quand on lui annonça sa mère et ses frères : « Qui est ma mère? qui sont mes frères, etc 3? » Voyons-y plutôt cette leçon: que quand nos parents sont un obstacle au ministère de la parole que nous exerçons à l'égard de nos frères, nous ne devons pas les reconnaître. En effet, si l'on s'imagine que le Christ n'a pas eu de mère sur la terre parce qu'il a dit . « Qui est ma mère ? » il faudra nécessairement nier aussi que les apôtres aient eu des pères sur la terre, puisqu'il leur adonné cet ordre : « N'appelez sur la terre personne votre père.; car un seul est votre Père, lequel est dans les cieux 4. »