Edition
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De civitate Dei (CCSL)
Caput I: De quaestione naturalis theologiae cum philosophis excellentioris scientiae discutienda.
Nunc intentiore nobis opus est animo multo quam erat in superiorum solutione quaestionum et explicatione librorum. de theologia quippe, quam naturalem uocant, non cum quibuslibet hominibus - non enim fabulosa est uel ciuilis, hoc est uel theatrica uel urbana; quarum altera iactitat deorum crimina, altera indicat deorum desideria criminosiora ac per hoc malignorum potius daemonum quam deorum - , sed cum philosophis est habenda conlatio; quorum ipsum nomen si Latine interpretemur, amorem sapientiae profitetur. porro si sapientia deus est, per quem facta sunt omnia, sicut diuina auctoritas ueritasque monstrauit, uerus philosophus est amator dei. sed quia res ipsa, cuius hoc nomen est, non est in omnibus, qui hoc nomine gloriantur - neque enim continuo uerae sapientiae sunt amatores quicumque appellantur philosophi - profecto ex omnibus, quorum sententias ex litteris nosse potuimus, eligendi sunt cum quibus non indigne quaestio ista tractetur. neque enim hoc opere omnes omnium philosophorum uanas opiniones refutare suscepi, sed eas tantum, quae ad theologian pertinent, quo uerbo Graeco significari intellegimus de diuinitate rationem siue sermonem; nec eas omnium, sed eorum tantum, qui cum et esse diuinitatem et humana curare consentiant, non tamen sufficere unius incommutabilis dei cultum ad uitam adipiscendam etiam post mortem beatam, sed multos ab illo sane uno conditos atque institutos ob eam causam colendos putant. hi iam etiam Varronis opinionem ueritatis propinquitate transcendunt; siquidem ille totam theologian naturalem usque ad mundum istum uel animam eius extendere potuit, isti uero supra omnem animae naturam confitentur deum, qui non solum mundum istum uisibilem, qui saepe caeli et terrae nomine nuncupatur, sed etiam omnem omnino animam fecerit, et qui rationalem et intellectualem, cuius generis anima humana est, participatione sui luminis incommutabilis et incorporei beatam facit. hos philosophos Platonicos appellatos a Platone doctore uocabulo deriuato nullus, qui haec uel tenuiter audiuit, ignorat. de hoc igitur Platone, quae necessaria praesenti quaestioni existimo, breuiter attingam, prius illos commemorans, qui eum in eodem genere litterarum tempore praecesserunt.
Übersetzung
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La cité de dieu
CHAPITRE PREMIER.
DE LA THÉOLOGIE NATURELLE ET DES PHILOSOPHES QUI ONT SOUTENU SUR CE POINT LA MEILLEURE DOCTRINE.
Nous arrivons à une question qui réclame plus que les précédentes toute l’application de notre esprit. Il s’agit de la théologie naturelle, et nous n’avons point affaire ici à des adversaires ordinaires; car la théologie qu’on appelle de ce nom n’a rien à démêler, ni avec la théologie fabuleuse des théâtres, ni avec la théologie civile, l’une qui célèbre les crimes des dieux, l’autre qui dévoile les désirs encore plus criminels de ces dieux ou plutôt de ces démons pleins de malice. Nos adversaires actuels, ce sont les philosophes, c’est-à-dire ceux qui font profession d’aimer la sagesse. Or, si la sagesse est Dieu même, Créateur de toutes choses, comme l’attestent la sainte Ecriture et la vérité, le vrai philosophe es{ celui qui aime Dieu. Toutefois, comme il faut bien distinguer entre le nom et la chose, car quiconque s’appelle philosophe n’est pas amoureux pour cela de la véritable sagesse, je choisirai, parmi ceux dont j’ai pu connaître la doctrine par leurs écrits, les plus dignes d’être discutés. Je n’ai pas entrepris, en effet, de réfuter ici toutes les vaines opinions de tous les philosophes, mais seulement les systèmes qui ont trait à la théologie, c’est-à-dire à la science de la Divinité; et encore, parmi ces systèmes, je ne m’attacherai qu’à ceux des philosophes qui, reconnaissant l’existence de Dieu et sa providence, n’estiment pas néanmoins que le culte d’un Dieu unique et immuable suffise pour obtenir une vie heureuse après la mort, et croient qu’il faut en servir plusieurs, qui tous cependant ont été créés par un seul. Ces philosophes sont déjà très-supérieurs à Varron et plus près que lui de la vérité, celui-ci n’ayant pu étendre la théologie naturelle au-delà du monde ou de l’âme du monde, tandis que, suivant les autres, il y a au-dessus de toute âme un Dieu qui a créé non-seulement le monde visible, appelé ordinairement le ciel et la terre, mais encore toutes les âmes, et qui rend heureuses les âmes raisonnables et intellectuelles, telles que l’âme humaine, en les faisant participer de sa lumière immuable et incorporelle. Personne n’ignore, si peu qu’il ait ouï parler de ces questions, que les philosophes dont je parle sont les platoniciens, ainsi appelés de leur maître Platon. Je vais donc parler de Platon; mais avant de toucher rapidement les points essentiels du sujet, je dirai un mot de ses devanciers.