CHAPITRE PREMIER.
L’HOMME EXTÉRIEUR ET L’HOMME INTÉRIEUR.
- Maintenant voyons où est l’espèce de limite qui sépare l’homme extérieur et l’homme intérieur. Car tout ce que nous avons dans l’âme de commun avec les animaux, est encore avec raison attribué à l’homme extérieur. Ainsi l’homme extérieur ne consiste pas uniquement dans le corps, mais aussi dans ce principe vital qui anime son organisme physique et tous ses sens à l’aide duquel il est en communication avec le monde extérieur. Les images même des objets sensibles, gravées dans la mémoire et reproduites au regard de la pensée, appartiennent encore à l’homme extérieur. En tout cela nous ne différons pas des animaux, si ce n’est que notre corps est debout, et non penché vers la terre. Avertissement donné par le Créateur de ne pas ressembler, par la meilleure partie de nous-mêmes, c’est-à-dire par notre âme, aux animaux dont nous différons par la nature. Ne prostituons pas même notre âme aux corps les plus sublimes; car chercher là le repos de la volonté, c’est dégrader son âme. Mais de même que notre corps est naturellement tourné vers les corps les plus élevés, c’est-à-dire vers les corps célestes; ainsi l’âme, substance spirituelle, doit naturellement se diriger vers ce qu’il y a de plus élevé dans l’ordre spirituel, non par un élan d’orgueil, mais par amour pour la justice.