XVII.
Ne craignez-vous pas, je vous le demande, vous qui agissez ainsi, qu’au jour de la résurrection, votre créateur ne vous reconnaisse pas et que, lorsque vous vous avancerez pour recevoir la couronne promise, il ne vous exclue et ne vous repousse? Ne craignez-vous pas, qu’avec la rigueur d’un censeur et d’un juge, il ne vous dise : Ce n’est pas là mon ouvrage; cette image n’est pas la mienne, tu as souillé ton corps par des couleurs menteuses, tu as donné à tes cheveux une teinte adultère, le mensonge a défiguré ton visage, il en a corrompu les traits; cette face n’est pas la tienne. Tu ne pourras pas voir Dieu, car tes yeux ne sont pas son oeuvre, mais celle du démon. Tu as voulu marcher sur ses traces, en donnant à tes yeux l’éclat et la bigarrure de ceux du serpent; (25) tu as pris les couleurs de l’ennemi, va donc brûler avec lui. Je vous le demande, les serviteurs de Dieu ne doivent-ils pas se préoccuper de ces dangers? ne doivent-ils pas les craindre jour et nuit?
Que les femmes mariées n’invoquent pas trop le vain prétexte de plaire à leurs époux: en les donnant pour excuse, elles n’en feraient tout au plus que les complices d’une coupable faiblesse. Quant aux vierges (et c’est à elles que s’adresse cet écrit), si elles usent de ces ornements funestes, je crois qu’il ne faut plus les compter parmi les vierges. Semblables à des brebis atteintes de la contagion, on doit les éloigner du saint troupeau ,afin que leur contact ne souille pas les autres et que, perdues elles-mêmes, elles ne les entraînent pas dans leur ruine.