16.
Ne croyez pas, mes frères bien-aimés, pouvoir vous exempter des bonnes oeuvres, en alléguant pour excuse l’intérêt de vos enfants, Dans nos aumônes, c’est au Christ que nous devons penser, car, selon sa propre expression, c’est lui qui reçoit. Ce ne sont donc pas nos frères, mais le Seigneur, que nous préférons à nos enfants. Celui qui aime son père et sa mère plus que moi, dit-il, n’est pas digne de moi; celui qui aime son fils et sa fille plus que moi n’est pas digne de moi (Matt., X.). Nous (335) trouvons la même pensée dans le Deutéronome : Ceux qui disent à leur père et à leur mère : je ne vous connais pas, et qui oublient leurs enfants, ceux-là ont observé vos préceptes et sont demeurés fidèles à votre alliance (Deut., XXXIII. .—. Il s’agit des lévites qui tuèrent les adorateurs du veau d’or. Saint Cyprien a donné à ce texte une interprétation inexacte. ). Si nous aimons Dieu de tout notre coeur, nous ne devons lui préférer ni nos parents ni nos fils. Saint Jean et aussi que ceux qui refusent de secourir les pauvres n’ont pas la charité de Dieu. Si un homme, riche a les biens de monde, voit son frère dans la détresse et endurcit son coeur, comment la charité de Dieu résiderait-elle en lui (I Joan., III.) ? L’argent donné aux pauvres est prêté à Dieu; en donnant aux plus petits, c’est au Christ qu’on donne; il n’y a donc pas de raison pour préférer les biens de la terre aux biens célestes et les choses humaines aux choses divines