12. La chair ne peut être pure, si le coeur ne l'est pas.
Dieu, l'auteur et créateur du genre humain, connaît mieux que personne la nature de son oeuvre et les moyens de la réparer. Aussi a-t-il appliqué le remède où il savait qu'était la cause principale de la maladie, lorsqu'il a dit : « Celui qui regarde une femme avec un mauvais désir, a commis déjà l'adultère dans son coeur. » (S. Matth., V, 2.) En parlant de ces regards coupables, Notre-Seigneur ne condamne pas tant ceux du corps que ceux de l'âme, qui abusent des yeux pour voir; c'est le coeur malade et blessé des traits de l'impureté, qui conçoit ce mauvais désir et qui se sert de la vue, d'un bienfait du Créateur, pour commettre le mal. Ce regard fait paraître seulement la concupiscence cachée en lui. Le divin Médecin donne le bon remède pour guérir cette fatale ivresse qui nous vient par les yeux. L'Écriture ne dit pas : « Gardez vos yeux avec tout le soin possible. » Ce serait surtout cependant sur eux qu'il faudrait veiller, s'ils étaient la source principale de la concupiscence; mais ils ne sont que les serviteurs de l'âme, et il est dit : « Gardez votre coeur avec tout le soin possible. » (Prov., IV, 25.) Le remède est appliqué à ce qui peut abuser des yeux.