BASILE A LIBANIUS. CCCLI—CLVIII.
Libanius avait prononcé, dans un grand concours de monde, une harangue qui avait été fort applaudie : saint Basile le prie de la lui envoyer ; il marque la plus grande envie de la lire.
PLUSIEURS de ceux qui viennent de votre part et que j'ai vus, admirent votre talent; pour l’éloquence.
Ils m'ont dit que vous aviez paru avec le plus grand éclat ; qu'on ne songeait dans toute votre ville qu'a Libanius qui devait parler ; que tout le monde accourait en foule; que tous les âges et toutes les conditions montraient le plus vif empressement pour vous entendre; que les hommes les plus constitues en dignité, que les militaires occupant les premiers grades , que les simples artisans, que les femmes mêmes ne voulaient pas être privées du plaisir d'assister à votre harangue. Quel est donc le sujet du discours qui a attiré tant de monde , qui a réuni une assemblée si brillante? On m'a rapporté que vous aviez fait le portrait du fâcheux1. Envoyez-moi, je vous conjure, un chef-d'oeuvre qui a été si applaudi, afin que j'y applaudisse moi-même. Moi qui loue Libanius sans voir ses ouvrages, que ne ferai-je pas quand j'aurai entre les mains ce qui lui a mérité tant de louanges?
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Libanius , dans sa harangue, fait parler un homme d'une humeur fâcheuse , qui se plaint amèrement d'avoir épousé une femme babillarde. ↩