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Works Basil of Caesarea (330-379) Epistulae Lettres choisies de S. Basile-le-Grand

A HÉLIE , GOUVERNEUR DE PROVINCE. XCIV—CCCLXXXII.

Saint Basile avoir commencé de construire dans Césarée un grand édifice qui pouvait être utile à l'état et à l'Eglise; ses ennemis voulaient l'empêcher de continuer cet ouvrage : il écrit au gouverneur de la province pour se justifier sur ce bâtiment ; il le prie de ne pas écouter les autres calomnies qu'on débitait à son sujet.

J'AURAIS bien voulu me rendre auprès de votre personne, afin que mes calomniateurs ne se prévalussent pas de mon absence : mais puisque mes maux, redoublant plus que jamais , m’en ont empêché, je me vois forcé de vous écrire. Il y a quelque temps que me trouvant près de vous, j’avais fort envie de vous faire le détail de ma conduite, et de vous entretenir des affaires de l'Eglise. Je me retins , croyant que ce serait une chose inutile et un zèle déplacé , d'aller donner de nouvelles inquiétudes à un homme déjà accablé de tant d'affaires. D'ailleurs, je dirai la vérité, je craignais de me voir réduit à blesser la délicatesse de votre conscience par le récit de nos disputes , à vous scandaliser, vous qui servez Dieu avec une piété si exemplaire , et qui attendez la récompense du zèle que vous montrez pour la Religion. Oui , si nous vous engagions dans nos affaires, à peine auriez-vous le temps de respirer et de vaquer à celles de l'état. Ce serait obliger le pilote qui conduit un navire, neuf au milieu d'une violente tempête, de le charger de nouvelles marchandises, au lieu de le soulager d'une partie de sa charge. C’est pour cela, à ce qu’il me semble, que notre grand prince nous abandonne le gouvernement de l’Eglise; il sait que ce soin nous regarde particulièrement. Je demanderais volontiers à ceux qui vous obsèdent et qui abusent de votre bonne foi , quel tort nous faisons à l'état , et si ses intérêts sont lésés le moins du monde par le gouvernement ecclésiastique : à moins qu’on ne dise que c’est offenser les droits de l'empire, de bâtir et d'orner une église magnifique en l’honneur de Dieu , d’y joindre une demeure honnête pour l’évêque, et des logements moins considérables pour les autres ministres des autels , logements dont vous pouvez vous servir vous-même vous et votre suite. Quel mal faisons-nous en bâtissant des hospices pour les étrangers qui passent, ou qui, tombant malades , ont besoin d’être secourus en leur procurant , dans leurs maladies , des personnes pour les servir, des médecins, des bêtes de somme, des conducteurs ? Il faut absolument ajouter les arts, ceux qui sont nécessaires pour vivre, et ceux qui aident à passer la vie avec quelque douceur. Il faut encore des ateliers pour diverses manufactures. Tous ces bâtiments embellissent la ville et font honneur au gouverneur lui-même, à qui on en attribue la gloire. Ce n'est point , sans doute , par ce motif que vous avez enfin consenti à nous gouverner. Vous pouvez, sans le secours de personne , rétablir des édifices que le temps a démolis , remplir d’habitants les déserts, et changer les solitudes en des villes peuplées. Toutefois ne doit-on pas honorer et considérer , plutôt que persécuter et outrager, celui qui Vous seconde dans ces opérations ? Et ne croyez pas que je vous parle de desseins chimériques : nous avons delà mis la main à oeuvre, et on apporte de toutes parts des matériaux. Dans ce qui précède, je me suis justifié envers le gouverneur. Je ne parlerai pas de ce que j'aurais pu vous dire comme à un chrétien et à un ami qui s'intéresse à ce qui me regarde je ne répondrai pas aux reproches de mes adversaires , parce que ma lettre est déjà trop longue, et qu’il n’y aurait pas de sûreté à confier mes raisons au papier. Cependant, de peur qu'avant que nous ayons pu vous joindre, vous ne vous laissiez ébranler par la calomnie , et que votre amitié pour moi ne se ralentisse, je vous conseille de faire ce que fit un jour Alexandre. On accusait un de ses amis ; il écoutait d'une oreille les accusations, et il bouchait l’autre avec le doigt, mesurant par-là qu'un juge équitable ne devait point se laisser prévenir par les calomniateurs , mais qu'il fallait réserver une parti; de son attention pour écouter l'apologie des absents.

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