• Home
  • Works
  • Introduction Guide Collaboration Sponsors / Collaborators Copyrights Contact Imprint
Bibliothek der Kirchenväter
Search
DE EN FR
Works John Chrysostom (344-407) De virginitate Traité de la virginité

73.

Eh ! quel rapport, direz-vous, cette parole offre-t-elle avec le mariage? un rapport intime: car, puisque d'un côté le mariage n'est institué que pour la vie présente, et qu'il sera inconnu dans le ciel, et puisque de l'autre le cours des siècles se précipite vers son terme,

et que la résurrection est pour ainsi dire à nos portes, ce n'est plus le moment de rechercher les plaisirs, ni d'amasser des richesses. Toute notre préoccupation doit être de nous acquérir les biens réels de l'éternité. La jeune fille qui n'a point encore quitté le toit paternel, ni le regard de sa mère, peut se livrer aux amusements de son âge, et donner à des puérilités et à des jouets une grave attention, et une sévère vigilance. Elle les tient sous clé, et elle en dispose à son gré. On dirait une mère de famille occupée d'affaires importantes. Mais le mariage lui amène bien d'autres sollicitudes. Elle abandonne la maison paternelle, rejette. tous les amusements de son enfance, et se livre tout entière à la surveillance de sa maison, de ses domaines et d'un nombreux domestique. Désormais tous ses soins seront de plaire à son époux, et de remplir ses devoirs d'épouse. Et nous aussi, nous avons atteint l'âge des occupations sérieuses; il nous faut donc dire adieu à tous ces intérêts terrestres qui furent comme les jouets de notre jeune âge, et ne plus songer qu'à la gloire du ciel, et aux splendeurs de l'éternité. Car nous sommes fiancés à un époux qui pour preuve de notre amour exige le sacrifice de tous ces frivoles amusements et même celui de notre vie. Nous devons bientôt quitter ce monde, pourquoi donc nous attacher à ces biens périssables ? Bientôt nous échangerons l'humble demeure de la terre contre le palais brillant des cieux; et nous nous préoccuperions encore de quelques ustensiles de bois, ou d'argile ! Oui, le moment est venu de ne plus songer aux choses d'ici-bas, et de concentrer toute notre attention sur les choses d'en-haut. N'entendez-vous pas cette parole de l'Apôtre : Nous sommes plus prés de notre salut que lorsque nous avons reçu la foi : la nuit est déjà avancée, et le jour s'approche. Le temps est court; ainsi il faut que ceux mêmes qui .? ont des femmes, soient comme s'ils n'en avaient point. (Rom. XIII, 11, 12; I Cor. VII, 29.) Pourquoi donc tant se préoccuper de contracter par le mariage des liens qui bientôt seront brisés? pourquoi amasser des richesses, acheter de, vastes domaines et s'entourer de toutes les jouissances de la vie, puisqu'ici-bas tout est éphémère et caduc? Le criminel qui doit comparaître devant le tribunal où se décidera pour lui une question de vie, ou de mort, oublié la tendresse d'une épouse, les besoins du corps, et toute autre affaire, afin de ne songer qu'à sa défense; de même le chrétien qui doit comparaître devant le Seigneur, et lui rendre compte de ses pensées, de ses paroles et de ses actions, serait insensé de s'attacher encore aux . biens de ce monde, à ses joies ou à ses tristesses. L'attente de ce jour terrible peut seule occuper sagement son esprit.

Jésus-Christ a dit : Si quelqu'un vient avec moi, et ne hait point son père et sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple; et celui qui ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. (Luc. XIV, 26, 27.) Vous, cependant, vous recherchez les plaisirs de la chair, et les délicatesses d'une vie molle et efféminée. Le Seigneur est proche, nous dit l'Apôtre, ne vous inquiétez donc de rien (Phil. IV, 5, 6); et la soif des richesses tourmente votre âme ! Le royaume des cieux approche; et vous n'ambitionnez que le luxe de la table, les vastes palais et toutes les jouissances de la vie ! La figure de ce monde passe; et, oublieux des biens de l'éternité, vous vous fatiguez à ramasser ceux de la terre ! Oui, bientôt il n'y aura pour tous les hommes ni mariage, ni famille, ni plaisirs de la chair, ni union conjugale; bientôt s'évanouiront leurs trésors et leurs possessions; et les arts eux-mêmes, l'agriculture, le commerce et la navigation disparaîtront sous les ruines de nos demeures et de nos cités. La face de l'univers sera renouvelée, et tout ce qui est mortel périra, car la figure de ce monde passe. Pourquoi donc, comme si la vie de la terre devait être éternelle, nous consumer inutilement pour acquérir des biens que peut-être nous quitterons avant la fin du jour? Pourquoi préférer le travail et la fatigue au calme et au repos que Jésus-Christ nous promet? N'est-ce pas lui qui nous dit par la bouche de l'Apôtre : Je veux que vous soyez sans inquiétudes; celui qui n'est point marié s'occupe du soin des choses du Seigneur ? (I Cor. VII, 32.)

pattern
  Print   Report an error
  • Show the text
  • Bibliographic Reference
  • Scans for this version
Download
  • docxDOCX (100.88 kB)
  • epubEPUB (87.17 kB)
  • pdfPDF (320.90 kB)
  • rtfRTF (273.05 kB)
Translations of this Work
Traité de la virginité
Vom jungfräulichen Stande (BKV) Compare
Commentaries for this Work
Einleitung: Vom jungfräulichen Stande

Contents

Faculty of Theology, Patristics and History of the Early Church
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Imprint
Privacy policy