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Works John Chrysostom (344-407) De virginitate Traité de la virginité

8.

Ce précepte, dites-vous, ne me concerne point, puisque j'ai renoncé au mariage. Mais, ô vierge infortunée, c'est là une erreur d'autant plus grave qu'elle est la source de tous vos malheurs. Car vous ne pouvez déverser sur le mariage votre superbe dédain, saris blasphémer la sagesse divine, et condamner l'économie de sa providence. Et en effet, si l'union conjugale est un crime,, les enfants qui en proviennent sont donc impurs. Ainsi nous devons reconnaître que.vous du moins, quand il y aurait exception pour les autres, vous êtes, souillée par le fait seul de votre naissance : mais comment alors vous appeler vierge ! Bien plus, à cette première impiété vous en ajoutez une autre plus coupable encore : vous ne fuyez le mariage que parce que vous le considérez comme un crime; de sorte que vous avez trouvé le secret de rendre la virginité plus honteuse que le libertinage.

Où vous placer, ô vierges hérétiques? parmi les Juifs? mais ils honorent le mariage, et ils observent religieusement l'ordre de la Providence. Parmi les catholiques? mais vous refusez d'écouter Jésus-Christ qui nous dit par la bouche de l'Apôtre : Respectez le mariage, et la sainteté du lit conjugal. Je ne puis donc vous ranger que parmi les païens, et encore ils vous repoussent eux-mêmes comme des impies; car Platon, le prince de leurs philosophes, a dit que le Créateur de l'univers est un être bon, et qu'il n'a pu vouloir le mal. (Plat. Timée.) Vous, au contraire, vous le considérez comme un être malfaisant, et comme l'auteur du mal. Resterez-vous, donc seules et isolées? non, rassurez-vous; vous avez pour frères de doctrine le démon et ses anges. Ou plutôt ils ne partagent point l'erreur où ils vous ont engagées, et ils n'ignorent point que Dieu est bon;, aussi ils s'écrient dans l'Evangile : Nous savons, ô Christ, qui. vous êtes le saint de Dieu. (Marc, I, 24.) Et au livre des Actes, ils appellent les apôtres des hommes qui sont les serviteurs du Dieu Très-Haut, et qui annoncent la voie du salut. (Act. XVI, J 7.)

Jusques à quand vanterez-vous donc votre virginité? Ah ! loin de vous en glorifier, vous devriez pleurer amèrement l'obstination funeste qui vous rend les esclaves du démon, et les victimes de l'enfer. On n'est point vierge pour avoir renoncé au mariage; et celle-là seule mérite ce beau nom qui a pu légitimement se choisir un époux. Mais puisqu'à vos yeux le mariage est criminel et prohibé, la virginité n'est plus en vous l'acte d'une vertu volontaire; elle n'est qu'une soumission forcée à une loi rigoureuse. Chez les Perses, il est permis au fils d'épouser sa propre mère; et cette permission. fait qu'on admire ceux qui s'en abstiennent. Mais les Romains n'y trouvent aucun mérite, parce qu'ils flétrissent et réprouvent une semblable union comme le plus abominable de tous les crimes.

Il faut raisonner pareillement du mariage. bous le considérons comme légitime; aussi admirons-nqus ceux qui veulent y renoncer. Vous, au contraire, qui le regardez comme essentiellement mauvais, vous le fuyez sans aucun mérite. Et en effet, s'abstenir de ce qui est défendu, ne révèle pas toujours fine âme grande et élevée. C'est pourquoi la parfaite vertu, peu contente d'éviter les fautes que flétrit l'opinion publique, triomphe dans la pratique de ces actes dont l'omission même n'entraîne aucune culpabilité, et dont l'accomplissement nous met au rang de ceux qu'on appelle les fous et les justes. Les eunuques ne se marient pas, cependant qui songe à leur en faire un mérite ! Or, votre virginité n'est pas plus méritante. Ce' qui est chez lui le résultat forcé d'une mutilation corporelle, est chez vous la conséquence nécessaire de l'altération de votre conscience et , l'oeuvre du démon, qui, s'il a respecté votre corps, vous a fait subir une véritable mutilation morale, et vous tient honteusement engagées dans, les pénibles sacrifices d'une continence inutile et ingrate. Vous condamnez le mariage; ne vous étonnez donc point que votre fausse. virginité ne reçoive aucune récompense,, et soit même sévèrement punie. .

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Traité de la virginité
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