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Works John Chrysostom (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE VI.

2.

Aussi parle-t-il sous toutes les formes de ce qui' semblait leurs gloires; parce qu'il sait que ce sont autant de motifs de plus pour l'accusation. « Ayant la règle de la science et de la vérité dans la loi ». C'est comme si quelqu'un ayant l'image du roi n'en reproduisait aucun trait, tandis que ceux à qui elle n'aurait point été confiée la copieraient- fidèlement, Après avoir rappelé les avantages qu'ils ont reçu de Dieu, il mentionne les vices que leur reprochaient les prophètes : « Toi qui instruis les autres, tu ne t'instruis pas toi-même? toi qui prêches de ne point dérober, tu dérobes? toi qui dis qu'il ne faut pas être adultère, tu es adultère? toi qui as en horreur les idoles, tu commets le sacrilège? » Il était sévèrement défendu de toucher à rien de ce qui appartenait aux idoles, comme étant abominable ; mais, dit l'apôtre , la tyrannie de l'avarice vous a fait fouler cette loi aux pieds. Ensuite il réserve pour la fin le reproche le plus grave, disant: « Toi qui te glorifies dans la loi, tu déshonores Dieu par la violation de la loi ? »

Il y a ici deux reproches, ou plutôt trois ils déshonorent, ils déshonorent par ce qui leur a été accordé à titre d’honneur, ils déshonorent celui qui les a honorés : ce qui est le comble de l'ingratitude. Et pour ne pas avoir l'air de faire ces reproches dé son chef, il cite le prophète qui les accuse ici en abrégé, sommairement et comme en gros, mais plus tard en détail; ici encore Isaïe, puis ensuite David, après qu'il aura produit plusieurs réfutations. Pour preuve, leur dit-il, que ce n'est pas moi qui vous accuse, écoutez Isaïe : « A cause de vous le nom de Dieu est blasphémé parmi les nations ». (Isaïe, LII, 5.) Voici encore deux autres accusations. Non-seulement, dit-il, ils outragent Dieu, mais ils le font encore outrager par les autres. A quoi vous sert donc d'instruire , si vous ne vous instruisez pas vous-mêmes? Plus haut il s'était contenté de dire cela, maintenant il le tourne dans le sens contraire; car non-seulement vous ne vous instruisez point vous-mêmes, mais vous n'apprenez pas aux autres ce qu'ils doivent faire, chose bien pire encore, non-seulement vous ne leur apprenez pas la loi, mais vous leur enseignez tout le contraire, à blasphémer Dieu, ce qui est l'opposé de la loi.

Mais, direz -vous, la circoncision est une grande chose. J'en conviens, pourvu cependant qu'elle soit accompagnée dé la circoncision intérieure. Et voyez la prudence de Paul, avec quel à propos il amène la question de la circoncision. Il n'a point commencé par là, parce qu'on en avait une haute idée; mais après leur avoir prouvé qu'ils ont péché en matière plus grave et qu'ils ont fait blasphémer Dieu ; assuré que l'auditeur les condamne et leur ayant ôté leur privilège , il (224) parle de la circoncision, dans la confiance que personne n'osera plus la soutenir, et il dit « A la vérité la circoncision est utile si tu observes la loi ». Il avait pourtant un autre moyen de la rejeter ; il pouvait dire : Qu'est-ce que la circoncision? Est-elle un mérite pour celui qui l'a reçue? est-elle une preuve de bonne volonté? On la donne avant l'âge de raison ; ceux qui étaient dans le désert, sont restés longtemps incirconcis ; on voit d'ailleurs en plus d'un endroit qu'elle n'est pas très-nécessaire. Ce n'est cependant point par ce côté qu'il la rejette, mais par où il fallait surtout l'attaquer, par Abraham. C'était là le plus beau triomphe, de la montrer méprisable là où elle leur paraissait respectable. Il aurait pu dire que les prophètes ont souvent appelé les Juifs incirconcis, mais c'étaient là la faute de ceux qui la recevaient et non celle de la circoncision elle-même. La question était de prouver qu'elle était sans. vertu dans une vie parfaite, et c'est ce qu'il va faire. Jusqu'ici il n'a point parlé du patriarche, mais après avoir d'abord déconsidéré la circoncision par d'autres motifs, il porte plus tard son attention sur Abraham, à l'occasion de la foi , et dit : « Quand la foi a-t-elle été imputée à Abraham ? Dans la circoncision, ou avant la circoncision ? » (Rom. IV, 10.)

Tant que la circoncision combat le païen et l'incirconcis, il ne veut pas tenir ce langage, pour ne pas blesser trop vivement; mais quand elle est opposée à la foi, alors il l'attaque résolument. En attendant, la lutte est contre l'incirconcision; c'est pourquoi il est moins vif et dit : « A la vérité la circoncision est utile, si tu observes la loi; mais si tu la violes, la circoncision devient incirconcision (18, 25) ». Il suppose ici deux circoncisions et deux incirconcisions, comme il y a deux lois. Car il y a la loi naturelle et la loi civile, et un intermédiaire entre elles, la loi dans les ,œuvres. Et voyez comme il indique et met en avant ces trois lois. « En effet. », dit-il, «quand les Gentils qui n'ont pas la loi » : De quelle loi s'agit-il.? de la loi écrite. « Font naturellement ce qui est selon la loi ». Selon quelle loi? selon la loi par. les oeuvres. « N'ayant pas la loi ». Laquelle? la loi écrite. « Ils sont à eux-mêmes la loi ». Comment cela? en suivant la loi naturelle. «Montrant ainsi l'œuvre de la loi » : De quelle loi ? de la loi par les couvres. La loi écrite est extérieure, la loi naturelle est intérieure; mais la troisième est dans les actes. Ainsi l'une est exprimée par l'Ecriture, l'autre par la nature, et la troisième par les couvres. C'est cette dernière qui est nécessaire, puisque c'est pour elle qu'existent les deux autres, la loi écrite et la loi naturelle; et sans elle, celles-ci sont inutiles et même très-nuisibles. Et c'est ce que l'apôtre indique en parlant de la loi naturelle : « En jugeant autrui, tu te condamnes toi-même » ; puis de la loi écrite : « Toi qui prêches de ne point dérober, tu dérobes ? » De même il y a deux incirconcisions, l'une de la nature et l'autre des couvres; et deux circoncisions : l'une dans la chair et l'autre dans la volonté. Par exemple, quelqu'un est circoncis le huitième jour, voilà la circoncision de la chair; quelqu'un accomplit toutes les prescriptions légales, voilà la circoncision ,du cœur, celle que Paul demande surtout, aussi bien que la loi elle-même.

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