• Home
  • Works
  • Introduction Guide Collaboration Sponsors / Collaborators Copyrights Contact Imprint
Bibliothek der Kirchenväter
Search
DE EN FR
Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ad Ephesios commentarius Commentaire sur l'épître aux Éphésiens
HOMÉLIE II.

3.

En effet, il n'y a pas de second baptême, pas de seconde réconciliation ; il ne reste plus que la redoutable attente du jugement, que l'avidité du feu qui doit dévorer les ennemis. Si nous devions, tout en restant perpétuellement les ennemis de Dieu, obtenir son indulgence, nous ne cesserions pas de lui faire la guerre, de nous abandonner aux voluptés, de nous corrompre, de nous rendre incapable de voir le soleil de justice qui a lui. Voulez-vous recevoir le rayon qui dessillera vos yeux? Rendez-les beaux, sains, perçants. Dieu vous a fait voir le soleil de vérité. Si vous vous en détournez pour courir vous replonger dans les ténèbres, quelle sera votre excuse, votre justification ? Vous n'en aurez point : car vous aurez fait preuve d'une haine indicible. Quand vous ne connaissiez pas Dieu, vous étiez jusqu'à un certain point excusable de le haïr ; mais lorsque vous avez goûté à sa bonté, à son miel, si vous laissiez tout cela pour retourner à votre vomissement, vous donneriez les signes les plus manifestes de mépris et de dédain. Non, dira-t-on, je ne ferais que céder à la contrainte de la nature.: j'aime le Christ , mais la nature me fait violence. S'il y a violence et contrainte, vous aurez une excuse ; si la faute provient de négligence, vous n'en aurez pas.

Examinons donc ce point, si les péchés sont causés par une contrainte, une violence, ou par un excès de négligence et de relâchement. « Tu ne tueras point», est-il écrit. Où est ici la contrainte, la violence ? La violence, c'est de tuer. Qui de nous, en effet, voudrait plonger le glaive dans la gorge du prochain, et ensanglanter sa droite ? Personne. Voyez-vous que c'est tout au contraire dans le péché que résident la contrainte et la violence ? Dieu a mis la tendresse dans notre nature, de façon que nous nous aimions les uns les autres. Il est écrit : « Tout animal aime son semblable, et tout homme son prochain ». Voyez-vous que nous devons à la nature les germes de la vertu? C'est le vice qui est contre nature que s'il l'emporte en nous, c'est un signe d'extrême paresse de notre part. Prenons l'adultère : quelle est la contrainte qui y pousse? La tyrannie du désir, répondra-t-on. Comment cela, dites-moi ? Est-ce qu'il n'est pas possible d'user de sa femme et de vaincre cette tyrannie ? Mais je suis épris d'amour pour la femme du prochain. — Ce n'est plus là de la contrainte : l'amour n'est pas du domaine de la contrainte. Ce n'est point par nécessité qu'on aime, mais par choix et par volonté. L'union des sexes, c'est peut-être une nécessité ; mais aimer celle-ci ou celle-là ce n'en est pas une. Ce n'est plus instinct sexuel, mais vanité, dérèglement, débauche. Où est la raison, dites-moi ? A posséder la femme qu'on a épousée, qu'on a prise pour en avoir des enfants, ou celle (446) qu'on ne connaît pas ? Ne savez-vous pas que l'affection est fille de l'habitude ? De sorte que la nature n'est ici pour rien. N'accusez point le désir: le désir a été donné pour le mariage, inspiré pour la procréation des enfants, non pour l'adultère, ni pour la séduction. Les lois elles-mêmes pardonnent les fautes que la nécessité a fait commettre : ou plutôt il n'y a pas de fautes commises par nécessité, toutes viennent de la dépravation. Dieu n'a pas organisé la nature de telle sorte que le péché fût nécessaire : autrement, le châtiment n'existerait pas. Car nous-mêmes, nous ne demandons pas compte des actions forcées, à plus forte raison Dieu qui est si bon et si charitable.

Voyons encore : voler, est-ce un fait de nécessité ? Oui, dira-t-on : car c'est la pauvreté qui y conduit. C'est plutôt à travailler que la pauvreté conduit, ce n'est pas à voler. La pauvreté a donc un effet tout contraire : car 1e vol est un fruit de la paresse : et la pauvreté ne rend pot nt paresseux, mais laborieux... Ainsi donc, voilà encore un péché imputable à la négligence... Ecoutez encore: lequel est le plus difficile, dites-moi, le plus désagréable, de passer les nuits à veiller et à courir, de percer des murs, de marcher dans l'obscurité, de tenir sa vie dans ses mains, d'être prêt au meurtre, de trembler, de mourir de peur, ou de s'appliquer durant le jour au travail, et de jouir du calme et de la sécurité ? Voilà ce qui est facile : et parce que c'est facile, un plus grand nombre de gens font ce métier, que l'autre.

pattern
  Print   Report an error
  • Show the text
  • Bibliographic Reference
  • Scans for this version
Download
  • docxDOCX (231.39 kB)
  • epubEPUB (216.94 kB)
  • pdfPDF (786.96 kB)
  • rtfRTF (715.62 kB)
Translations of this Work
Commentaire sur l'épître aux Éphésiens
Kommentar zu den Briefen des hl. Paulus an die Epheser (BKV) Compare

Contents

Faculty of Theology, Patristics and History of the Early Church
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Imprint
Privacy policy