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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ad Ephesios commentarius Commentaire sur l'épître aux Éphésiens
HOMÉLIE IV.

1.

Il y a une mort corporelle: il y a aussi une mort de l'âme. La première ne nous met poi nt en faute, ni en danger : caf elle est le fait de la nature, non de la volonté. Elle résulte de la transgression (tu premier homme: après quoi elle a passé dans notre nature. D'ailleurs elle ne doit avoir qu'une courte durée. Quant à la mort spirituelle qui procède de la volonté, elle nous est imputable et n'aura point de fin. Considérez donc comment Paul qui a déjà établi cette vérité sublime, que ressusciter les morts est une moins grande tâche que de guérir la mort de Pâme, comment Paul, dis-je, y revient ici, comme sur une grande chose : « Et vous, lorsque vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels autrefois vous avez marché selon la coutume de ce monde, selon le prince des puissances de l'air, de l'Esprit qui agit efficacement à cette heure sur les fils de la défiance ». Voyez-vous la douceur de Paul, et comment partout il console son auditeur, et évite de l'accabler? Après avoir dit : Vous êtes arrivé au dernier degré de perversité (car c'est ce que veut dire « Etre morts ») : craignant de les trop accabler (car les hommes éprouvent de la honte à voir étaler leurs anciennes fautes, même effacées et sans danger désormais), il leur attribue un complice, afin que tout ne parût pas être leur ouvrage, et un puissant complice. Lequel donc? le diable. Il se comporte de même encore dans l'épître aux Corinthiens. (I Corinth. VI, 9 et suiv.) Car après avoir dit : « Ne vous laissez pas égarer : ni fornicateurs ni idolâtres » , (et le reste), n'entreront dans le royaume des cieux, il ajoute : C'est environ ce que vous étiez. Il ne dit pas seulement : « Vous étiez », mais : «Vous étiez environ », c'est-à-dire, à peu près 1.

Ici les hérétiques nous,pressent : ils prétendent qu'il est ici question de Dieu, et clans l'intempérance effrénée de leur langage, ils appliquent à Dieu des expressions qui ne désignent que le diable. Comment leur fermer la bouche? Au moyen du texte même: Si Dieu est juste, comme vous le reconnaissez vous-même, et qu'il ait fait cela , ce n'est plus le fait d'un être juste,, ruais d'un être injuste et méchant : or Dieu ne saurait jamais être méchant. Pourquoi donc appeler le diable prince de ce siècle? Parce que presque toute, la nature humaine s'est donnée à lui, et que tous le servent librement et volontairement. Le Christ qui promet des biens innombrables n'obtient nulle attention. Le diable ne promet rien de pareil, il nous pousse en enfer: et tous lui cèdent. Son empire est sur ce siècle , il compte plus de sujets que Dieu, et bien plus dociles, sauf un petit nombre, par un effet de notre relâchement: «Selon la puissance de l'esprit de l'air ». C'est-à-dire qu'il habite sous le ciel quant aux esprits de l'air, ce sont les puissances incorporelles qui dépendent de lui. Maintenant, pour vous faire entendre que sa domination est une domination du siècle, c'est-à-dire bornée à la durée du siècle présent, voici ce que Paul dit à la fin de l'épître : « Nous n'avons point à lutter contre la chair et le sang, mais contre les princes et les puissances, contre les dominateurs de ce siècle de ténèbres». (VI, 12.) Pour que cette expression : « Dominateur du monde » ne vous fasse pas croire que le diable est incréé, il ajoute : « De ce siècle de ténèbres ». Et ailleurs par « Siècle mauvais » (Galat. II, 4), il désigne un temps bouleversé, sans parler dés créatures. Car il me paraît que devenu prince sous le ciel, il n'est pas déchu de son pouvoir même après la transgression.

« Qui agit efficacement à cette heure sur les fils de la défiance ». Voyez-vous que le démon ne se sert point de la violence ni de la tyrannie, mais de la persuasion pour nous gagner. Ce mot « Défiance » est employé ici pour faire entendre que la séduction et la persuasion sont mises seules en usage. Et Paul ne console pas seulement les fidèles en leur donnant un complice, mais encore en se rangeant lui-même parmi eux.. « Parmi lesquels nous tous aussi nous avons vécu ». — « Tous » : on ne peut dire que quelqu'un fût excepté. « Selon nos désirs charnels, faisant la volonté de la chair et de nos pensées; et nous étions par nature enfants de colère comme tous les autres», C'est-à-dire :« N'ayant aucune pensée spirituelle ». Mais pour que l'on ne soupçonne pas ,qu'il s'exprime ainsi pour attaquer la chair et qu'on ne voie là une grande faute. voyez comme il se met sur ses gardes : « Faisant la volonté de la chair et de nos pensées » : il désigne par là les affections de la volupté. Nous avons irrité Dieu, dit-il, nous l'avons mis en colère; en d'autres termes Nous étions colère et rien autre chose. Car de même que l'enfant d'un homme est homme de sa nature, de même nous aussi; nous étions enfants de colère comme les autres. C'est-à-dire : Personne n'était libre, nous nous conduisions tous de manière à mériter la colère.

« Mais Dieu qui est riche en miséricorde (4)». Il ne dit pas seulement : « Miséricordieux » mais : « Riche en miséricorde ». Comme il dit ailleurs :« Dans l'abondance de votre miséricorde », et encore : « Ayez pitié de moi selon votre grande miséricorde ». (Ps. LXVIII, 1.7, et L,1.) — « Par le grand amour dont il nous a aimés». Il montre l'origine de cet amour. Car ce n'est pas l'amour que nous méritions, mais la colère et le dernier châtiment... C'est donc l'effet d'une miséricorde infinie. « Et lorsque nous étions morts par les péchés, il nous a vivifiés dans le Christ (5) ». Encore la médiation du Christ, et la chose est digne de foi. En effet, si nos prémices vivent, nous vivons aussi : il a vivifié et lui et nous.


  1. Ce texte est généralement interprété d'une manière un peu différente. ↩

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Commentaire sur l'épître aux Éphésiens
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