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Works John Chrysostom (344-407) In epistulam ad Philippenses Commentaire sur l'épître aux Philippiens
HOMÉLIE PREMIÈRE.

5.

Mais je veux vous convaincre encore que votre seul intérêt m'ouvre la bouche, que j'agis pour vous et non pour les autres. Ainsi, parmi les prélats de l'Eglise, en est-il qui vive dans l'aisance, hors de tout besoin, fût-il d'ailleurs un saint, ne lui donnez rien : préférez-lui cet autre ministre de Dieu, moins admirable peut-être , mais qui n'a point le nécessaire. Pourquoi? Ah l c'est qu'ainsi le veut Notre-Seigneur lui-même, quand il dit : « Quand vous donnez un repas , un banquet, n'invitez pas vos amis ni vos parents, mais plutôt les infirmes, les boiteux, les aveugles, ceux enfin qui ne pourront vous rendre la pareille ». (Luc, XIV, 12, 13.) Ainsi les invitations ne doivent pas se faire au hasard : préférez les gens affamés, altérés, nus ; les étrangers., les riches tombés dans la misère. Car le Seigneur n'a pas dit simplement : Vous m'avez nourri ; il ajoute : Vous avez nourri ma faim : « J'avais faim » , dit-il, « vous m'avez vu, et vous m'avez donné à manger ». (Matth. XXV, 35.) Telle est sa maxime en son entier. Or s'il faut nourrir celui qui a faim, par cela seul qu'il a faim , à plus forte raison, si le nécessiteux est un saint. S'il est saint, mais sans nécessité, ne donnez pas; vous n'y trouveriez aucun bénéfice pour vous, puisque le commandement de Jésus n'est pas pour lui ; je dirai mieux, recevant sans avoir besoin, il n'est plus un saint. Reconnaissez-vous que mon langage s'inspire ici non pas d'un vil motif d'intérêt, ruais uniquement de votre propre avantage ?

Nourrissez donc l'affamé pour ne pas nourrir un jour le feu de l'enfer. Le nécessiteux qui s'alimente d'une partie de vos biens, sanctifie toutes vos autres richesses. Rappelez-vous comment une veuve a nourri le prophète Elie elle a bien moins donné que reçu; elle a été nourrie plutôt que nourricière. De nos jours cela arrive aussi, et mieux encore. Ce n'est plus seulement une mesure de farine ou d'huile ; mais quoi? Le centuple, mes frères, et la vie éternelle qui nous est donnée en échange de nos minces largesses : la miséricorde est si bien la nature même de Dieu ! Pensez donc à la nourriture spirituelle; déposez dans la vie présente un levain pur et fécond ! — C'était une veuve, la famine régnait : rien ne l'arrête; elle avait des enfants, et l'amour maternel ne la retient pas. Sa générosité l'élève aussi haut que la veuve de l'Evangile qui laissa tomber deux oboles dans le tronc du temple. Elle ne s'est pas dit à elle-même Quel avantage me vaudra ma conduite? Cet homme, qui me demande, s'il avait usé de ses forces, n'aurait pas faim ; il eût pu conjurer cette sécheresse, et ne pas partager la misère générale ! Sans doute il a mérité lui-même la colère de Dieu ! Elle n'a pas eu de semblables pensées. — Voyez-vous comme il est beau d'être bienfaisant en toute simplicité et sans s'inquiéter avec- excès de la personne qui souffre le besoin? Si elle avait voulu trop approfondir; son esprit aurait hésité, elle n'aurait pas eu la foi. Ainsi Abraham, s'il avait voulu creuser et s'inquiéter, n'aurait pas reçu les anges. Car-il est impossible, je le répète, impossible d'être bienfaisant pour un saint, quand on s'arrête à des doutes éternels. Au contraire on s'expose à obliger des trompeurs. Et pourquoi? Le voici : l'homme pieux ne cherche pas à paraître tel, il ne s'enveloppe pas de ce manteau, dût-il être méprisé. L'imposteur, au contraire, qui s'en fait un art, a bien soin de se cacher derrière un masque de piété impénétrable. Aussi, tout en faisant le bien à des gens qui ne paraissent point être saints et pieux, on a la chance d'obliger les personnes pieuses, tandis qu'en cherchant trop ceux qui ont la réputation de vertu, on tombe souvent à faire du bien à des impies. Je vous en prie donc, agissons en toute simplicité. Supposons, en effet, que voilà un imposteur qui s'avance : vous n'avez pas mission de faire son examen. « Donnez » , dit Jésus, « à quiconque vous demande» ; et ailleurs « N'oubliez pas le condamné à mort ! » Bien de ces gens qui subissent la peine capitale, n'y sont condamnés qu'après avoir été surpris en flagrant délit de crime. Et toutefois on vous dit : « Ne l'oubliez pas ! » Ainsi deviendrons-nous semblables à Dieu; ainsi vraiment admirables à ses yeux, nous pourrons conquérir les biens immortels ; puissions-nous tous y parvenir, etc., etc.

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Commentaire sur l'épître aux Philippiens
Kommentar zum Briefe des hl. Paulus an die Philipper (BKV) Compare
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