§ 7b.
Après donc qu'on a fait sortir du temple et exclu d'une célébration sacrée qui dépasse leur mérite, d'abord ceux qui ne sont pas encore initiés ni consacrés sacramentellement, puis ceux qui ont renoncé à mener une vie sainte, ensuite ces hommes sans virilité qui se complaisent aux épouvantails et aux phantasmes de l'adversaire, car ils n'ont pas exercé cette tension ferme et constante de tout leur être vers les réalités divines qui les eût conduits à l'effective stabilité d'une déification durable, à leur suite on exclut ceux qui ont renoncé à vivre dans le péché, mais qui ne sont pas encore libérés des imaginations mauvaises parce qu'ils n'ont pas acquis de façon durable le désir amoureux et sans mélange de Dieu; et les derniers rejetés sont enfin ces hommes qui n'ont p réussi à s'unifier totalement, ceux qui, pour employer le langage dé la Loi, ne sont ni totalement irréprochables ni totalement impeccables.
C'est alors seulement que les ministres et les pieux assistants, les saints parmi les Saints, les yeux pieusement levés vers le plus sacré des sacrements, chantent le cantique universel de louange en l'honneur du Principe qui est la source et le dispensateur de tout bien, Celui qui a institué pour nous ces sacrements salutaires par lesquels sont saintement déifiés tous ceux qui y prennent part. Ce chant, on l'appelle tantôt cantique de 1ouange tantôt symbole d'adoration, d'autres fois, d'une façon que je crois plus divine, action de grâces hiérarchique car il résume en lui tous les dons sacrés que nous devons à Dieu. Il me parait en effet que ce chant célèbre toutes les opérations divines dont nous fûmes les objets. Il rappelle d'abord que nous devons à la bonté de Dieu notre essence et notre vie, que c'est Dieu qui nous a formés à Son image sur le modèle éternel de la Beauté et qui nous a donné une partie des propriétés divines pour nous rendre capables d'élévation spirituelle, Il rappelle ensuite qu'une fois privés par notre propre imprudence des biens que nous avions reçus de lui, Dieu prit soin de nous ramener par les bienfaits de sa Rédemption à notre état primitif, de nous octroyer, en assumant pour lui la plénitude de notre nature la plus parfaite participation à la sienne, nous permettant d'entrer ainsi en communion avec Dieu et avec les réalités divines.