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Works Augustine of Hippo (354-430) Soliloquia Les Soliloques
LIVRE DEUXIÈME.
CHAPITRE III. SI LA FAUSSETÉ DOIT TOUJOURS DURER, ET SI ELLE NE PEUT EXISTER SANS ÊTRE PERÇUE, IL S'ENSUIT QU'IL EXISTERA TOUJOURS UNE AME QUELCONQUE POUR LA PERCEVOIR.

3.

L. R. Je te prie maintenant de répondre à cette question : Crois-tu que c'est l'âme qui sent ou le corps? — A. Je crois que c'est l'âme. — L. R. Est-ce que l'intelligence te semble appartenir à l'âme ? — A. Cela me paraît ainsi. — L. R. A l'âme seule ou à quelqu'autre substance? — A. Dieu excepté, l'âme seule me paraît intelligente. — L. R. Examinons maintenant la question suivante : Si quelqu'un te disait que ce mur n'est pas un mur, mais un arbre, qu'en penserais-tu? — A. Je croirais que ses sens ou les miens se trompent, ou bien qu'il appelle arbre ce que j'appelle un mur. — L. R. Et si ce mur lui apparaît sous l’image d'un arbre et à toi sous l'image d'un mur, ces deux apparences ne pourront-elles pas être vraies?— A. Nullement, car une seule et même chose ne saurait être à la fois un arbre et un mur; et quoique la même chose paraisse différente à tous les deux, il est néces. s aire qu'un de nous soit trompé par une fausse apparence. — L. R. Mais si ce n'était ni un mur, ni un arbre, et que vous fussiez tous les deux dans l'erreur? — A. La chose est possible. — L. R. C'est un cas que tu avais oublié plus haut. — A. Je l'avoue. — L. R. Mais si vous reconnaissez l'un et l'autre que la chose est différente de ce qu'elle vous paraît, serez-vous encore dans l'erreur? — A. Non. — L. R. Une apparence peut donc être fausse, et celui qui voit cette apparence, ne pas se tromper? — A. C'est possible. — L. R. Il faut donc reconnaître que se tromper ce n'est pas voir de fausses apparences, mais y donner son assentiment? — A. C'est une chose évidente. — L. R. Mais le faux, pourquoi est-il faux? — A. Parce qu'il est différent de ce qu'il paraît. — L. R. Si donc il n'est pas d'être à qui le faux se montre, il n'existera rien de faux? — A. C'est une conséquence rigoureuse. — L. R. Il n'y a donc pas de fausseté dans les choses, mais dans les sens; or celui-là ne se trompe pas qui ne donne pas son assentiment à de fausses apparences : ce qui prouve qu'autre chose sont les sens et qu'autre chose nous sommes nous-mêmes; car lorsque les premiers se trompent , nous pouvons résister à l'erreur. — A. Je n'ai rien à opposer à ce que tu dis. — L. R. Mais lorsque l'âme se trompe, oseras-tu avancer que tu n'es pas trompé? — A. Comment l'oserai-je? — L. R. Or sans l'âme il n'y a point de sens, et sans les sens point de fausseté. L'âme est donc cause ou complice de l'erreur? — A. Ce qui précède me force d'admettre cette conséquence-là.

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