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Works Augustine of Hippo (354-430) De quantitate animae De la grandeur de l'âme
CHAPITRE XIX.

33.

Aug. C'est bien compris, et, à vrai dire, pour l'âme, apprendre c'est croître en un sens, tandis que désapprendre c'est décroître ; mais c'est là une métaphore comme nous l'avons montré plus haut. Toutefois, quand on parle de son accroissement, il faut se garder de ne voir là que l'occupation d'un lieu plus spacieux; il faut considérer que la force d'action est plus grande chez l'homme instruit que chez l'ignorant. Il y a néanmoins une grande différence dans les objets qu'elle apprend, et qui paraissent la développer.

En effet, l'accroissement corporel est de trois sortes; dans l'une, qui est nécessaire, les membres atteignent la dimension naturelle; dans l'autre, qui est superflue, il arrive que, sans nuire à la santé, certains membres ont un développement disproportionnel avec les autres; de là vient que des hommes naissent avec six doigts, et autres choses semblables qui dépassent la mesure ordinaire, et que l'on appelle monstrueuses; la troisième sorte d'accroissement, qui est nuisible, se nomme enflure; quand elle arrive, les membres ont pris de l'accroissement, à la vérité, et occupent un lieu plus vaste, mais au détriment de la santé. Ainsi, voyons-nous dans l'esprit certains accroissements naturels en quelque sorte, quand il acquiert des connaissances honnêtes, dont le but est une vie bonne et heureuse. Mais apprendre des choses plus brillantes qu'utiles, bien qu'elles puissent servir en certaines occasions, c'est là aussi un accroissement superflu; car si un joueur de flûte, comme le rapporte Varron, sut plaire au peuple au point d'en être fait roi, nous ne devons cependant pas voir dans cet art un moyen d'accroître notre âme; il nous répugnerait, en effet, d'avoir des dents plus grandes que les dents humaines, dût-on nous dire qu'un homme qui en avait de pareilles fit périr son ennemi en le mordant. On appelle arts dangereux ceux qui nuisent à la santé de l'esprit; car juger d'un mets à l'odeur et au goût, pouvoir dire dans quel étang a été pris un poisson, ou de quelle année est le vin , c'est une pitoyable habileté; et quand c'est à des arts semblables que paraît avoir demandé son accroissement une âme qui a négligé l'esprit pour se jeter dans les sens, on ne doit voir en elle que de l'enflure ou même une consomption.

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