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Works Augustine of Hippo (354-430)

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De la doctrine chrétienne

CHAPITRE XXX. RÈGLES DU DONATISTE TICHONIUS.

12. Un certain Tichonius, qui a vivement combattu les Donatistes dans ses écrits, tout Donatiste qu'il était, et dont l'aveuglement nous parait d'autant plus étrange qu'il n'abandonna pas entièrement cette secte, a composé un livre intitulé « des Règles », parce qu'il y expose sept règles à l'aide desquelles on peut pénétrer dans les mystères cachés de l'Ecriture. La première est « de Notre-Seigneur et de son corps » ; la seconde, « du corps du Seigneur partagé en deux » ; la troisième des promesses et de la loi » ; la quatrième, de l'espèce et du genre » ; la cinquième, « des temps » ; la sixième, «de la récapituliation»; la septième, « du démon et de son corps » . Considérées de la manière dont il les expose, ces règles sont certainement d'un grand secours pour porter la lumière dans les obscurités des saints Livres ; mais elles ne suffisent pas toujours, car on doit recourir encore à bien d'autres moyens pour résoudre toutes les difficultés; Tichonius lui-même, en plusieurs circonstances, les a laissées de côté comme inutiles. Aucune de ces règles, par exemple, n'avait de rapport à la question de savoir ce qu'il faut entendre par les anges des sept Églises, dont il est parlé dans l'Apocalypse, et auxquels saint Jean avait reçu l'ordre d'écrire. C'est par une suite de raisonnements qu'il arrive à conclure que ces anges représentent les Eglises, mêmes 1. Sa longue dissertation sur un point aussi difficile à élucider ne fait aucune mention des dites règles. Je me borne à ce seul exemple, par ce que ce serait une tâche trop langue et trop pénible d'énumérer tous les passages pour lesquels elles demeurent insuffisantes.

43. L'auteur, en les recommandant leur attribuait une portée telle, que leur emploi intelligent pouvait faire jaillir la lumière de toutes les parties de l'Ecriture. Voici comme il débute : « Rien ne m'a paru plus nécessaire que d'écrire un livre des Règles, et d'y donner comme autant de clefs et de flambeaux pour pénétrer dans les secrets de la Loi. Ces règles mystérieuses sondent toutes les profondeurs, et ouvrent le trésor de la vérité à ceux qui ne pouvaient les découvrir. Si on les reçoit avec la même simplicité que nous les donnons, tout ce qui est fermé s'ouvrira, tout ce qui est voilé sera éclairci, et quiconque voudra parcourir l'immense forêt des prophéties, sera conduit comme par des sentiers lumineux qui l'éloigneront de toute erreur. » S'il se fût contenté de dire que ces règles mystérieuses sondent quelques-unes des profondeurs, même les plus secrètes, des divins oracles, et aplanissent grand nombre de difficultés, sans présumer vouloir tout éclaircir, il fût resté dans le vrai. Sans donner à son livré, si utile d'ailleurs et si bien travaillé, un mérite exagéré, il n'eût pas flatté d'une vaine attente le lecteur qui en prendrait connaissance. J'ai cru devoir consigner ici ces réflexions pour engager les esprits studieux à lire ce livre assurément très-propre à faciliter l'intelligence de l'Ecriture, et pour prévenir de ne pas entendre plus qu'il ne renferme. Il doit être lu avec prudence, en raison de quelques erreurs qu'il faut attribuer à la fragilité humaine, mais principalement à cause des maximes hérétiques que l'auteur y a émises comme Donatiste. Je vais expliquer en peu de mots les avis et les instructions renfermées dans ces règles.


  1. Apoc. 1, 20. ↩

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De doctrina Christiana

CAPUT XXX.-- Regulae Tichonii donatistae expenduntur.

42. Tichonius quidam qui contra Donatistas invictissime scripsit, cum fuerit donatista, et illic invenitur absurdissimi cordis, ubi eos non omni ex parte relinquere voluit, fecit librum quem Regularum vocavit, quia in eo quasdam septem regulas exsecutus est, quibus quasi clavibus divinarum Scripturarum aperirentur occulta. Quarum primam ponit, De Domino et ejus corpore; secundam, De Domini corpore bipartito; tertiam, De promissis et Lege; quartam, De specie et genere; quintam, De temporibus; sextam, De recapitulatione; septimam, De diabolo et ejus corpore. Quae quidem consideratae, sicut ab illo aperiuntur, non parum adjuvant ad penetranda quae tecta sunt divinorum eloquiorum: nec tamen omnia quae ita scripta sunt ut non facile intelligantur, possunt his regulis inveniri, sed aliis modis pluribus, quos hoc numero septenario usque adeo non est iste complexus, ut idem ipse multa exponat obscura, in quibus harum regularum adhibet nullam, quoniam nec opus est. Neque enim aliquid illic tale versatur aut quaeritur, sicut in Apocalypsi Joannis quaerit, quemadmodum intelligendi sint angeli Ecclesiarum septem, quibus scribere jubetur, et ratiocinatur multipliciter, et ad hoc pervenit ut ipsos angelos intelligamus Ecclesias 1. In qua copiosissima disputatione nihil istarum est regularum, et utique res illic obscurissima quaeritur; quod exempli gratia satis dictum sit: nam colligere omnia, nimis longum et nimis operosum est, quae ita obscura sunt in Scripturis canonicis, ut nihil istarum septem ibi requirendum sit. [P. 0082]

43. Iste autem cum has velut regulas commendaret, tantum eis tribuit, quasi omnia quae in Lege, id est, in divinis Libris obscure posita invenerimus, his bene cognitis atque adhibitis intelligere valeamus. Ita quippe exorsus est eumdem librum ut diceret: Necessarium duxi ante omnia, quae mihi videntur, libellum Regularum scribere, et secretorum Legis veluti claves et luminaria fabricare. Sunt enim quaedam regulae mysticae, quae universae Legis recessus obtinent, et veritatis thesauros aliquibus invisibiles visibiles faciunt. Quarum si ratio regularum sine invidia, ut communicamus, accepta fuerit; clausa quaeque patefient, et obscura dilucidabuntur; ut quis prophetiae immensam silvam perambulans, his regulis quodammodo lucis tramitibus deductus ab errore defendatur. Hic si dixisset, Sunt enim quaedam regulae mysticae, quae nonnullos Legis recessus obtinent, aut certe, quae Legis magnos recessus obtinent; non autem quod ait, universae Legis recessus: neque dixisset, Clausa quaeque patefient, sed, clausa multa patefient; verum dixisset, nec tam elaborato atque utili operi suo plusquam res ipsa postulat dando, in spem falsam lectorem ejus cognitoremque misisset. Quod ideo dicendum putavi, ut liber ipse et legatur a studiosis, quia plurimum adjuvat ad Scripturas intelligendas, et non de illo speretur tantum quantum non habet. Caute sane legendus est, non solum propter quaedam in quibus ut homo erravit; sed maxime propter illa quae sicut donatista haereticus loquitur. Quid autem doceant vel admoneant istae septem regulae, breviter ostendam.


  1. Apoc. I, 20 ↩

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