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De la doctrine chrétienne
CHAPITRE XX. EXEMPLES TIRÉS DE L'ECRITURE POUR CHAQUE GENRE DE STYLE.
39. Pour ne rien citer que de clair, voici un exemple de style simple tiré de l'Apôtre Paul : « Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n'entendez-vous point ce que dit la loi? Car il est écrit : Abraham eut deux fils, l'un de la servante, et l'autre de la femme libre. Mais celui de la servante naquit selon la chair, et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse. Tout ceci est une allégorie. Car ce sont les deux alliances, l'une sur le mont Sina, engendrant pour la servitude, est Agar; car Sina est une montagne d'Arabie qui représente la Jérusalem d'ici-bas, laquelle est esclave avec ses enfants; au lieu que la Jérusalem d'en haut est libre, et c'est elle qui est notre mère, etc. 1 » Tel est encore le raisonnement suivant: « Mes frères, je parle à la manière des hommes : Lorsque le testament d'un homme a été ratifié, nul ne le rejette ou n'y ajoute.
« Or, les promesses ont été faites à Abraham et à celui qui naîtrait de lui. L'Ecriture ne dit pas : à ceux qui naîtront, comme parlant de plusieurs; mais comme d'un seul : et à celui qui naîtra de toi, c'est-à-dire au Christ. Voici donc ce que je dis : Dieu ayant ratifié un testament, la loi qui n'a été donnée que quatre-cent trente ans après, n'a pu le rendre nul, ni anéantir la promesse. Car si c'est par la loi qu'il y a héritage, ce n'est donc plus en vertu de la promesse. Or, c'est par la promesse que Dieu l'a donné à Abraham. » Le lecteur pouvait se demander : pourquoi la loi a-t-elle été donnée, si ce n'est point par elle que l'héritage nous est transmis? Aussi l'Apôtre se fait à lui-même cette objection : « Pourquoi donc la loi » ? Et il répond : « Elle a été établie à cause des transgressions, jusqu'à ce que vint le rejeton pour lequel Dieu a fait la promesse, et remise par les anges aux mains d'un médiateur. Mais il n'y a pas de médiateur pour un seul, et Dieu est seul » Ici se présentait cette autre objection que saisit Apôtre : « La loi est-elle donc contraire aux promesses de Dieu? Nullement, répond-il, » et la raison en est que : « Si la loi qui a été donnée, avait pu vivifier, la justice s'obtiendrait réellement par la loi. Mais l’Ecriture a tout renfermé sous le péché, afin que la promesse fût accomplie par la foi en Jésus-Christ en faveur des croyants, etc.. 2. » Il y a encore d'autres passages de ce genre. Ainsi l'orateur qui vient instruire, doit s'appliquer, non-seulement à éclaircir ce qui est obscur et à résoudre les difficultés, mais à éclaircir en même temps toutes les questions incidentes qui peuvent surgir, dans la crainte qu'elles ne détruisent ce qu'il veut établir. Cependant, il faut alors qu'il en ait la solution présente à l'esprit, pour ne pas soulever des difficultés qu'il ne pourrait résoudre. En traitant ainsi et en résolvant toutes les questions incidentes et celles qu'elles font naître à leur tour, la suite du raisonnement s'étend de plus en plus, en sorte que l'orateur a besoin d'une mémoire très fidèle et très active pour pouvoir revenir à son point de départ. Et néanmoins il est très important de réfuter toutes les objections à mesure qu'elles se présentent, de peur qu'on ne les soulève dans une circonstance où il n'y aura personne pour y répondre, ou qu'elles ne s'offrent à l'esprit d'un auditeur qui, forcé à garder le silence, s'en ira moins ton. vaincu qu'il ne pourrait l'être.
40. Voici maintenant quelques passages de l'Apôtre où nous trouvons le style tempéré : « Ne reprends pas les vieillards avec rudesse, mais avertis-les comme tes pères; les jeunes hommes comme tes frères; les femmes âgées comme tes mères; les jeunes filles comme tes sœurs 3. »
Et ailleurs : « Je vous conjure, mes frères, par la miséricorde de Dieu, de lui offrir vos corps comme une hostie vivante, sainte et agréable à ses yeux. » Ce genre de style règne dans presque toute cette exhortation, où l'Apôtre s'élève à la plus grande beauté ; il y revêt la pensée de son ornement le plus naturel et le plus agréable :
« Ayant tous des dons différents selon la grâce qui nous a été donnée, que celui qui a reçu le don de prophétie, en use selon la règle de la foi; que celui qui est appelé au ministère,
s'y applique; à enseigner, enseigne; à exhorter, exhorte; à distribuer l'aumône, le fasse avec simplicité; à présider, soit attentif; à exercer les œuvres de miséricorde, le fasse avec joie; charité sans déguisement; ayant le mal en horreur vous attachant au bien; vous aimant mutuellement d'un amour fraternel; vous honorant les uns les autres avec prévenance; empressés au devoir; fervents d'esprit; servant le Seigneur; vous réjouissant par l'espérançe; patients dans la tribulation, persévérants dans la prière, charitables pour soulager les nécessités des saints, prompts à exercer l'hospitalité. Bénissez ceux qui vous persécutent; bénissez et ne maudissez point. Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent; vous unissant tous dans les mêmes sentiments 4. » Et comme tout ce passage se termine gracieusement par cette période à deux membres : « N'aspirez pas à ce qui est élevé, mais accommodez-vous à ce qu'il y a de plus humble! » Il continue un peu plus loin : « Toujours appliqués à vos devoirs, rendez à tous ce qui leur est dû : à qui le tribut, le tribut; à qui l'impôt, l'impôt; à qui la crainte, la crainte; à qui l'honneur, l'honneur. » Toutes ces phrases découpées se terminent aussi par une période de deux membres : « Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer mutuellement. » Il ajoute ensuite : « La nuit est déjà fort avancée, et le jour approche. Renonçons donc aux oeuvres de ténèbres, et revêtons-nous des armes de lumière. Marchons avec bienséance comme du rapt le jour; non dans les excès de table et les ivrogneries; non dans les dissolutions et les impudicités; non dans l'esprit de contention et d'envie, mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et ne cherchez pas à contenter la chair dans ses convoitises 5. » Si cette dernière phrase : « et carnis providentiam ne feceritis in concupiscentis, » eut été disposée de cette manière : et carnis providentiam ne in concupiscentiis feceritis, elle eût sans doute offert une cadence plus agréable; mais l'interprète a cru sagement devoir suivre l'ordre des termes dans l'original. A ceux qui connaissent assez le grec d'examiner quelle est l'harmonie de la phrase dans le texte dont s'est servi l'Apôtre. Pour moi, il me semble que la cadence fait défaut là où l'interprète a reproduit l'arrangement des termes.
41. Il faut convenir que cet ornement du style, qui consiste dans les chutes harmonieuses, manque à nos écrivains sacrés. Est-ce le fait du traducteur, ou, ce que je crois plus volontiers, ces auteurs ont-ils rejeté à dessein ces ornements? c'est ce que je ne puis décider, et j'avoue sur ce point mon ignorance. Cependant qu'un homme habile à réformer ces cadences, arrange leurs périodes selon les règles de l'art; que pour cela, il remplace seulement quelques expressions par d'autres de même signification, ou intervertisse l'ordre des termes, je suis certain qu'il reconnaîtra que ces écrivains inspirés n'ont manqué d'aucun de ces mérites qu'on va chercher près des grammairiens et des rhéteurs, et auxquels on attache tant d'importance. Leurs écrits, même dans notre langue, mais surtout dans la langue originale, lui offriront souvent des beautés qu'on ne rencontrera jamais dans les oeuvres les plus vantées de la littérature profane. Mais en voulant donner plus de cadence à ces vérités sublimés et divines, il faut éviter de leur faire perdre de leur gravité. D'ailleurs l'art de la musique qui traite à fond de la mesure 6, a si peu manqué à nos prophètes, que le savant prêtre Jérôme a rapporté plusieurs vers tirés de quelques-uns de leurs ouvrages; il les a cités dans la langue hébraïque, il n'a pas voulu les traduire, pour en conserver la mesure et la beauté 7. Pour moi, si je puis exprimer mon sentiment, qui m'est plus connu qu'à tout autre et que celui de tout autre, autant j'aime à employer, selon mon faible talent, ces cadences mesurés dans mes discours; autant je préfère ne les rencontrer que rarement dans les divins oracles.
42. Quant au genre sublime, il diffère du style tempéré, moins par l'éclat des ornements, que par la vivacité des mouvements de l'âme. Il adopte la plupart de ces ornements, mais il ne les recherche pas, et il peut s'en passer. Il marche et se soutient de son propre mouvement, et quand la beauté de l'expression vient s'offrir, il la saisit plutôt par la grandeur de son sujet, que dans le dessein de plaire. Il lui suffit, pour atteindre son but, de trouver des termes convenables, non pas choisis avec art, mais dictés par l'élan du coeur. Qu'un guerrier courageux ait entre les mains une épée enrichie d'or et de pierreries, tout entier à la lutte, il se sert de son arme, non parce qu'elle est précieuse, mais parce qu'elle est une arme; mais il est toujours le même et aussi redoutable, quand il ne trouve d'autre arme que sa propre valeur. L'Apôtre veut que les ministres de l'Evangile souffrent patiemment tous les maux de cette vie, avec le soutien et les consolations des dons de Dieu. Le sujet est grand; il le traite d'une manière sublime et avec une grande richesse d'expressions. « Voici maintenant, dit-il, le temps favorable, voici maintenant les jours de salut. Ne donnant à personne aucun scandale, afin que notre ministère ne soit pas décrié; nous montrant au contraire comme des ministres de Dieu, rendons-nous recommandables en toutes choses par. une grande patience dans les tribulations, dans les nécessités, dans les angoisses, sous les coups, dans les prisons, dans les séductions, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes; par la pureté, par la science, par la longanimité, par la bonté, par le Saint-Esprit, par une charité sincère, par la parole de vérité, par la force de Dieu, par les armes de la justice, à droite et,à gauche, dans la gloire et l'ignominie, dans la mauvaise et la bonne réputation; comme séducteurs, et cependant sincères; comme inconnus, et toutefois très connus; comme mourants, et voici que nous vivons; comme châtiés, mais non mis à mort; comme tristes, mais toujours dans la joie; comme pauvres, mais enrichissant beaucoup d'autres; comme n'ayant rien, et possédant tout. » Quel entraînement encore dans ces paroles : « Pour vous, ô Corinthiens, notre bouche s'ouvre et mon coeur s'est dilaté 8, » et le reste qu'il serait trop long de rapporter !
43. Ailleurs il encourage les Romains à surmonter monter les persécutions de ce monde par la charité, et par une confiance assurée dans le secours de Dieu. « Nous savons, dit-il, que tout contribue au bien pour ceux qui aiment Dieu, pour ceux qu'il a appelés selon son décret; car ceux qu'il a connus par sa prescience, il les a aussi prédestinés pour être conformes à l'image de son Fils, afin qu'il fût l'aîné entre beaucoup des frères; et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu'il a appelés, il les a justifiés; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés.. Après cela que dirons-nous donc? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous aurait-il pas donné toutes choses avec lui? Qui accusera les élus de Dieu? Dieu qui les justifie? Qui les condamnera? Jésus-Christ qui est mort pour eux, qui de plus est ressuscité, qui est assis à la droite de Dieu, qui même intercède pour nous ? Qui donc nous séparera de l'amour de Jésus-Christ ? Est-ce la tribulation ? est-ce l'angoisse? est-ce la persécution? est-ce la faim? est-ce la nudité? est-ce le péril ? est-ce le fer? selon qu'il est écrit : On nous égorge tous les jours à cause de vous, Seigneur, on nous regarde comme des brebis de tuerie. Mais en tout cela nous triomphons par Celui qui nous a aimés. Car je suis assuré que ni mort ni vie, ni Anges ni principautés, ni choses présentes, ni choses futures, ni violence, ni ce qu'il y a de plus élevé, ni ce qu'il y a de plus profond, ni toute autre créature ne nous pourra séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus-Christ Notre-Seigneur 9 »
44. Quoique l'épître aux Galates soit écrite tout entière dans le style simple, excepté vers la fin où il devient orné, cependant, dans un certain passage, l'Apôtre se laisse aller à un mouvement où, sans aucun de ces ornements que nous avons admirés plus haut, il ne pouvait que s'élever au genre sublime : « Vous observez, dit-il, certains jours, certains mois, certains temps et certaines années. J'appréhende pour vous d'avoir en vain travaillé parmi vous. Soyez comme moi, parce que moi j'ai été comme vous, je vous en conjure, mes frères. Vous ne m'avez offensé en rien. Vous savez que je vous ai autrefois an« poncé l'Évangile, dans la faiblesse de la chair. Or cette épreuve à laquelle vous avez été mis à cause de ma chair, vous ne l'avez ni méprisée, ni repoussée; mais vous m'avez reçu comme un Ange de Dieu, comme le Christ Jésus. Où donc est votre bonheur? Car je vous rends ce
témoignage, que s'il eût été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner. Je suis donc devenu votre ennemi, en vous disant la vérité? Ils ont pour vous un attache ment qui n'est pas bon, puisqu'ils veulent vous séparer de nous afin que vous vous attachiez à eux. Il faut au reste s'attacher toujours au bien, et non pas seulement quand je suis présent « parmi vous. Mes petits enfants, pour qui je sens de nouveau les douleurs de l'enfantement, jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous, je voudrais maintenant être avec vous, pour diversifier mes paroles, car je suis embarrassé à votre égard 10. » Assurément il n'y a là ni antithèses, ni gradations suivies, ni phrases coupées, ni périodes harmonieuses; et cependant tout le discours ne perd rien de sa vivacité, nous la sentons à la lecture.
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Gal. IV, 21-26. ↩
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Gal. III,15-22. ↩
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I Tim. V, 1, 2. ↩
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Rom. XII, I, 6-16. ↩
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Rom. XIII, 6-8 : 12-14. ↩
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Entendez ici la Musique comme la représente sait Augustin dans le traité mémorable qu'il nous a laissé. Voir ci-dessus, tom. III. ↩
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S. Jérôme, Prologue sur le livre de Job. ↩
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II Cor. VI, 2-11. ↩
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Rom. VIII, 28-39. ↩
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Gal. IV, 10-20. ↩
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Vier Bücher über die christliche Lehre (BKV)
20. Kapitel: Proben aus den heiligen Schriften für die verschiedenen Stilgattungen
39. Ein Beispiel des niederen Stiles findet sich, um mich in meinen Ausführungen deutlicher zu fassen, beim Apostel Paulus. Er sagt nämlich: „Saget mir, die ihr unter dem Gesetze stehen wollt: höret ihr denn (in der Gemeindeversammlung) nicht das Gesetz (des Moses) vorlesen? Da steht doch geschrieben: ‚Abraham hatte zwei Söhne, einen (Ismael) von der Magd und einen (Isaak) von der freien Gemahlin1.‘ Der Sohn der Magd ist auf fleischlichem Wege geboren, der Sohn der Freien jedoch kraft (göttlicher) Verheißung. Diese Geschichte hat noch eine höhere Bedeutung: es sind da nämlich die beiden Testamente vorgebildet. Die Sklavin Agar stellt den alten, auf dem Sinai errichteten Bund dar, der auch seine Kinder zu Sklaven macht. Der Sinai ist nämlich ein Berg in Arabien (wo die Ismaeliten wohnen) und ist gleichbedeutend mit dem jetzigen Jerusalem. Das jenseitige (himmlische) Jerusalem aber, das ist die Freie, nämlich unsere Mutter2.“ Ebenso spricht Paulus im niederen Stil, wo er Gründe angibt und sagt: „Brüder, ich spreche nach Menschenweise. Schon eines Menschen rechtskräftiges Testament kann keiner umstoßen oder durch Zusätze abändern. (Von Gott) sind nun dem Abraham und seinem Samen Verheißungen zugesagt. S. 198Es heißt da aber nicht in der Mehrzahl ‚und denen aus seinem Samen‘, sondern es heißt bloß in der Einzahl ‚und deinem Samen‘. Dieser Same ist Christus. Ich sage also: Dieses von Gott bestätigte Testament entkräftigt das 430 Jahre später gegebene Gesetz nicht, so daß die Verheißung unwirksam würde. Denn würde das Erbe kraft des Gesetzes zuteil, dann würde es ja nicht mehr auf der Verheißung beruhen; nun aber hat Gott das Erbe dem Abraham durch Verheißung zugesichert3.“ Weil aber der Zuhörer auf den Gedanken kommen konnte, wozu denn das Gesetz überhaupt gegeben sei, wenn von ihm doch das Erbe nicht ausgehe, so hat sich der Apostel diesen Einwurf gleich selbst gemacht und gleichsam fragend gesagt: „Wozu also das Gesetz?“ Darauf antwortete er: „Der Übertretung wegen ist es (der Verheißung) hinzugefügt, bis jener Same (nämlich die Christenheit) käme, auf den die Verheißung lautete. Darum wurde es auch bloß durch Engel angeordnet durch die Hand einer Mittelsperson. Ein Mittler setzt mehr als eine Partei voraus, Gott aber ist nur einer4.“ An dieser Stelle fiel ihm nun ein Einwurf ein, den er sich selber machte: „Steht aber darum das Gesetz den göttlichen Verheißungen feindlich gegenüber?“ Darauf gibt Paulus zur Antwort: „Das sei ferne!“ Und er rechtfertigt diese Behauptung mit den Worten: „Ja, wenn ein Gesetz gegeben worden wäre, das lebendig machen könnte, dann käme wirklich die Gerechtigkeit aus dem Gesetze. Aber die Heilige Schrift bezeugt, daß alles der Botmäßigkeit der Sünde unterworfen sei, auf daß die Verheißung durch den Glauben an Jesus Christus zuteil werde denen, die glauben usw.5.“ Zur Aufgabe der Belehrung gehört nicht bloß das Verborgene klar zu legen und die verschlungenen Knoten der Fragen zu lösen, sondern dabei auch anderen, sich zufällig ergebenden Fragen zu begegnen, damit unsere Worte dadurch nicht etwa entkräftet oder widerlegt werden. Es darf dies jedoch nur dann geschehen, wenn uns zugleich mit dem S. 199Einwurf auch seine Lösung einfällt, nicht daß wir schließlich eine Schwierigkeit vorbringen, die wir dann nicht beseitigen können. Geschieht es aber, daß man von einer Frage in eine andere fällt und daß daraus aufs neue sich ergebende Fragen behandelt und gelöst werden, so spinnt sich die Gedankenentwicklung in eine so lange Reihe von Beweisführungen aus, daß der Redner nur bei einem sehr guten und frischen Gedächtnis zur behandelten Hauptsache zurückfindet. Es ist aber sehr gut, den möglichen Einwurf gleich wenn wir auf ihn stoßen, zu widerlegen, sonst tritt er uns vielleicht irgendwo entgegen, wo ihn niemand beantworten kann. Er könnte auch einem Zuhörer begegnen, der zwar zugegen ist, sich aber schweigsam verhält: so einer müßte dann weggehen, ohne ganz geheilt zu sein.
40. Gemäßigt ist der Stil in folgenden Worten des Apostels: „Einen älteren Mann fahre nicht mit harten Worten an, sondern rede ihm zu wie einem Vater; jüngere Männer behandle wie Brüder, ältere Frauen wie Mütter, jüngere wie Schwestern6!“ Ebenso ist der Stil auch in den Worten: „So beschwöre ich euch denn, Brüder, bei der Erbarmung Gottes, ihm euren Leib als ein lebendiges, heiliges, wohlgefälliges Opfer zu weihen7!“ Fast die ganze Stelle dieser Ermahnung hat den gleichen gemäßigten Stil; dabei sind die schönsten Stellen dort, wo sich ein besonderer Gedanke zu seinem besonderen sprachlichen Ausdruck verhält wie die Schuld zu ihrer Bezahlung. So ist es z. B. im folgenden: „Nach der uns verliehenen Gnade haben wir nun aber auch verschiedene Gaben (und Pflichten): wer die Gabe der Prophetie hat, der halte sich an die Richtschnur des Glaubens; hat jemand ein Kirchenamt, der besorge, was zur Verwaltung seines Dienstes gehört; der Lehrer halte sich an seine Lehre; der erbauende Redner kümmere sich um die Erbauung; der Armenpfleger spende seine Gabe in Herzenseinfalt; der Vorsteher erfülle mit rastlosem Eifer seine Pflicht; der Krankenwart versehe S. 200seinen Dienst mit freudigem Sinne! Die Liebe zu Gott sei aufrichtig! Verabscheuet das Böse, haltet fest am Guten) Liebet einander mit herzlichem Wohlwollen wie Geschwister; kommet euch gegenseitig mit Ehrerbietung zuvor! Sorget mit unverdrossenem Eifer für alle; seid inbrünstig im Geiste und dienstbeflissen dem Herrn! Freuet euch in der Hoffnung (auf künftigen Lohn), bleibet standhaft in der Trübsal, beharrlich im Gebete! An den Bedürfnissen der Gläubigen nehmet innigen Anteil; befleißigt euch der Gastfreundschaft! Segnet die, welche euch verfolgen; segnet sie und fluchet nicht! Freuet euch mit den Fröhlichen, weinet mit den Weinenden! Seid einträchtig untereinander!“ Und wie schön schließt er all diese Ergießungen mit der zweigliedrigen Wendung: „Strebet nicht nach höherer Stellung, seid zufrieden mit einem geringeren Dienste8!“ Und weiter unten sagt der Apostel: „Gebet somit immer jedem, was ihm zukommt: Steuer wem Steuer, Zoll wem Zoll, Ehrfurcht wem Ehrfurcht, Achtung wem Achtung gebührt9!“ Auch diese einzelnen Satzglieder werden wieder mit einer zweigliedrigen Wendung abgeschlossen: „Bleibet niemandem etwas anderes schuldig, als daß ihr einander liebet10!“ Kurz nachher sagt er: „Die Nacht (des gegenwärtigen Lebens) ist vorgeschritten, der Tag (der Ewigkeit) ist nahe. So lasset uns denn die Werke der Finsternis ablegen und anziehen die Waffen des Lichtes! Wie am hellen Tag lasset uns ehrbar wandeln, nicht bei Schmausereien und Trinkgelagen, nicht in Unlauterkeit und Ausschweifung, nicht in Zank und Neid! Ziehet vielmehr den Herrn Jesus Christus an; und was euer Fleisch will, das tuet nicht in eurer Sinnlichkeit11!“ Ein anderer würde bei dieser Stelle vielleicht mit einem wohlklingenden Schluß die Ohren kitzeln; aber der ernstere Übersetzer wollte lieber seine (weniger rhythmische) Wortfolge beibehalten. Wie dies vollends im Griechischen, in welcher Sprache doch die Apostel redeten, klingt, das mögen jene entscheiden, die darin bis zu diesen S. 201Feinheiten herab gebildet sind. Mir scheint unsere in derselben Wortfolge gefertigte (lateinische) Übersetzung keinen rhythmischen Ausgang zu haben.
41. Das muß man ja jedenfalls zugeben, daß unsere kirchlichen Schriftsteller den sogen. rhythmischen Satzschluß nicht kennen. Ob daran bloß die Übersetzer schuld sind oder ob sie, wie ich lieber glauben möchte, absichtlich auf solche gefällige Stilmittel verzichtet haben, das wage ich nicht zu entscheiden, denn ich muß meine Unkenntnis hierüber schon zugeben. Das aber weiß ich, daß einer, der von Rhythmus etwas versteht, bloß ihre Schlußsätze nach dem Gesetze dieses Rhythmus zu ordnen braucht, was durch Vertauschung mit einigen gleichbedeutenden Wörtern, ja schon durch bloße Umstellung der vorhandenen Wörter ganz leicht geschehen kann, um zu der Einsicht zu gelangen, daß jenen Männern Gottes nichts von den Künsten gemangelt hat, die er in den Schulen der Grammatiker und Rhetoren als etwas Großes erlernt hat. Er wird dabei sogar viele ausnehmend schöne Redensarten finden, die zwar hauptsächlich in ihrer (griechischen und hebräischen), aber immerhin auch in unserer (lateinischen) Sprache schön sind; von diesen Redensarten finden sich in den Schriften, die diese gelehrten Leute zu aufgeblasen machen, keine einzige. Man muß sich jedoch davor hüten, dem Gewicht der göttlichen Aussprüche nicht an Kraft zu entziehen, was man ihnen an Rhythmus gibt. (Letzteres ist gar nicht notwendig,) denn sogar die Kenntnis der Musik, worin der Rhythmus doch im vollsten Maße gelernt wird, hat unseren Propheten so wenig gefehlt, daß der hochgelehrte Hieronymus12 die von einigen derselben gebrauchten, rein hebräischen Versmaße eigens anführt; im Interesse des getreuen Wortlautes hat er die Versmaße aber nicht übersetzt. Um aber meine eigene Ansicht auszusprechen, die mir gewiß viel bekannter ist als anderen und als die Ansicht anderer, so gefällt mir, obgleich ich in meinem eigenen Sprachgebrauch jener rhythmischen Satzschlüsse innerhalb S. 202bescheidener Grenzen anwende, bei den heiligen Vätern der Umstand mehr, daß ich sie bei ihnen nur sehr selten finde.
42. Der erhabene Stil ist vom gemäßigten vor allem darin verschieden, daß er nicht so fast durch Wortschmuck geziert, als vielmehr durch Gemütsaffekte kräftig ist. Er verwendet zwar fast allen rhetorischen Schmuck jenes Stiles auch für sich, aber wo er ihm nicht (ungezwungen) zur Verfügung steht, da sucht er ihn nicht auf. Er stürmt vielmehr kraft des ihm selbst innewohnenden Schwunges dahin und reißt die Schönheit der Sprache mit sich fort, wo er ihr gerade begegnet, nimmt sie aber nicht deshalb in sich auf, weil er sich vielleicht eigens um solchen Schmuck kümmerte. Im Interesse seines Zweckes genügt es ihm, daß die entsprechenden Worte nicht mit ängstlicher Sorge um den Wohllaut ausgewählt werden, sondern daß sie dem Feuereifer der Seele folgen. Denn wenn ein tapferer, kampfbereiter Mann mit einem vergoldeten und mit Edelsteinen besetzten Schwerte bewaffnet wird, so führt er mit diesen Waffen seine Großtaten aus, nicht deshalb weil sie kostbar, sondern weil sie überhaupt Waffen sind; er bleibt aber ein und derselbe Mann und verrichtet die größten Heldentaten, auch wenn ihm sein Kampfeszorn die nächstbeste Waffe in die Hand drückt. — Dem Apostel kommt es einmal darauf an, daß im Dienste des Evangeliums alle Übel dieser Zeit mit dem Tröste der Gaben Gottes geduldig ertragen werden: dies ist eine große Aufgabe; erhaben ist auch wirklich die Art der (rhetorischen) Durchführung, wobei es auch am eigentlichen Redeschmuck nicht fehlt. „Siehe,“ sagt der Apostel, „nun ist die gnadenvolle Zeit da, jetzt ist der Tag des Heiles gekommen. In keinem Punkte geben wir Anstoß, damit unser Amt nicht getadelt werde. In allen Lebenslagen erweisen wir uns als Diener Gottes durch viele Geduld, in Qualen, in Nöten, in Ängsten, bei Schlägen, in Gefängnissen, bei Aufruhr, bei Mühen, bei Nachtwachen und bei Fasten, durch lauteren Lebenswandel, durch Erkenntnis, durch Langmut, durch Milde, durch den Heiligen Geist, durch ungeheuchelte S. 203Liebe, durch das Wort der Wahrheit, durch die Kraft Gottes, mit den Waffen der Gerechtigkeit (gegen Feinde) von rechts und von links, durch Ehre und durch Schimpf, durch guten und schlechten Ruf; wir gelten als Verführer und sind doch wahrhaft, als unbekannte Menschen und sind doch wohlbekannt; wir gelten als Sterbende und siehe, wir leben; wir gelten als (vom Herrn) Gezüchtigte und sind doch noch nicht tot; wir sollen Grund zur Trauer haben und sind im Gegenteil immer frohen Mutes; wir gelten für arm und doch bereichern wir viele (mit geistlichen Gütern); man glaubt, wir hätten nichts und doch besitzen wir alles.“ Man beachte auch noch den glühenden Ausspruch: „Unser Mund ist aufgetan zu euch, ihr Korinther: mein Herz ist erweitert usw.13.“ Die ganze Stelle anzuführen würde zu weit führen.
43. Ebenso dringt Paulus (im Brief) an die Römer darauf, daß die Verfolgungen dieser Welt durch Liebe und durch die sichere Hoffnung auf Gottes Beistand überwunden werden. Dabei bedient er sich eines erhabenen, schmuckreichen Stiles: „Wir wissen, daß denen, die Gott lieben und nach seinem Ratschlüsse (zum Heile) berufen sind, alle Dinge zum Besten gereichen. Alle nämlich, die Gott von Ewigkeit her als die Seinigen erkannt hat, hat er auch dazu vorherbestimmt, dem Bilde seines Sohnes gleichförmig zu werden, auf daß er der Erstgeborene sei unter vielen Brüdern. Die Gott aber so vorherbestimmt hat, diese hat er auch (zum Glauben) berufen, und die er berufen hat, die hat er auch gerechtfertigt, die er aber gerechtfertigt hat, die hat er auch verherrlicht. Welche Folgerung müssen wir nun daraus ziehen? Wenn Gott für uns ist, wer vermag dann etwas gegen uns? Wird er, der sogar seinen eigenen Sohn nicht geschont, sondern ihn für uns alle dahingegeben hat, uns mit ihm nicht auch alles schenken? Wer wird (vor Gericht) Anklage gegen die Auserwählten erheben? Etwa Gott, der uns rechtfertigt? Wer wird da sein, um uns zu verdammen? Etwa S. 204Christus Jesus, der (für uns) gestorben ist, ja der auch auferstanden ist, der nun sitzet zur Rechten des Vaters und der auch unser Fürsprecher ist? Wer wird uns trennen von der Liebe Christi? Etwa Trübsal oder Bedrängnis oder Verfolgung oder Hunger oder Blöße oder Gefahr oder Schwert? Ist ja doch (auch für uns) geschrieben: ‚Deinetwegen schweben wir den ganzen Tag in Todesgefahr, dem Schlachtvieh sind wir gleichgeachtet14.‘ Indes in all diesen Nöten siegen wir leicht durch den, der uns geliebt hat. Ich bin gewiß: weder Tod noch Leben, weder Engel noch Gewalten, weder Gegenwärtiges noch Zukünftiges, weder Macht noch Höhe, noch Tiefe, noch irgend etwas anderes Geschaffenes wird mich trennen können von der Liebe Gottes, die da ist in Christus Jesus, unserm Herrn15.“
44. Obgleich der Galaterbrief selbst ganz im niederen Stil geschrieben ist und nur in seinen letzten Teilen eine gemäßigte Sprache herrscht, so hat der Verfasser doch eine Stelle mit solcher Gemütsbewegung eingesetzt, daß man sie nur erhaben heißen kann, wenn sie auch keine von den Zierden wie die oben erwähnten Stellen aufweist. Es heißt da: „Bestimmte Tage und Monate und Jahre und Festzeiten beobachtet ihr ja bereits (wie die Juden). Da muß ich allerdings besorgen, mich vergeblich um euch bemüht zu haben. Seid wie ich bin, da ja auch ich bin wie ihr! Ich bitte euch darum, Brüder. Ihr habt mich bisher ja in keiner Weise gekränkt. Ihr wißt, wie ich trotz körperlicher Schwäche seiner Zeit das Evangelium gepredigt habe und wie ihr trotz meines (kranken) Fleisches die Versuchungen von euch gestoßen und mich nicht von euch gewiesen habt; ihr habt mich vielmehr wie einen Engel Gottes, ja wie Christus Jesus selbst aufgenommen. Wie fühltet ihr euch doch damals glücklich! Ich bezeuge, daß ihr euch womöglich die Augen ausgerissen hättet, um sie mir zu geben. Bin ich nun etwa darum euer Feind geworden, weil ich euch die Wahrheit vorhalte? Euere Verführer S. 205bemühen sich eifrig um euch, aber nicht in guter Absicht. Sie wollen euch von uns trennen, damit ihr eifrige Anhänger ihrer Partei werdet. Eifer im Rechten ist etwas Schönes, wenn er beständig andauert und nicht bloß so lange, als ich bei euch bin. Meine Kindlein, die ich abermals gebäre, bis Christus in euch gestaltet worden ist! Wie sehr wünschte ich doch, jetzt persönlich bei euch zu sein und einen anderen Ton mit euch anschlagen zu können; denn jetzt bin ich in einer gewissen Verlegenheit vor euch16.“ Werden vielleicht hier Gegensätze durch andere Gegensätze beantwortet oder in irgendeinem Steigerungsverhältnis verbunden oder hörte man da vielleicht Einschnitte, Glieder und Wendungen klingen? Und gleichwohl ist die erhabene Gemütsbewegung nicht abgeflaut, die, wie wir fühlen, der ganzen Sprache Wärme verleiht.