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De civitate Dei (CCSL)
Caput XXIII: Quod praescierit deus hominem, quem primum condidit, peccaturum simulque praeuiderit, quantum piorum populum ex eius genere in angelicum consortium sua esset gratia translaturus.
Nec ignorabat deus hominem peccaturum et morti iam obnoxium morituros propagaturum eoque progressuros peccandi inmanitate mortales, ut tutius atque pacatius inter se rationalis uoluntatis expertes bestiae sui generis uiuerent, quarum ex aquis et terris plurium pullulauit exordium, quam homines, quorum genus ex uno est ad commendandam concordiam propagatum. neque enim umquam inter se leones aut inter se dracones, qualia homines, bella gesserunt. sed praeuidebat etiam gratia sua populum piorum in adoptionem uocandum remissisque peccatis iustificatum spiritu sancto sanctis angelis in aeterna pace sociandum, nouissima inimica morte destructa; cui populo esset huius rei consideratio profutura, quod ex uno homine deus ad commendandum hominibus, quam ei gratia sit etiam in pluribus unitas, genus instituisset humanum.
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La cité de dieu
CHAPITRE XXIII.
EN MÊME TEMPS QU’IL A PRÉVU LE PÉCHÉ DU PREMIER HOMME, DIEU A PRÉVU AUSSI LE GRAND NOMBRE D’HOMMES PIEUX QUE SA GRACE DEVAIT SAUVER.
Cependant Dieu n’ignorait pas que l’homme devait pécher, et que, devenu mortel, il engendrerait des hommes qui se porteraient à de si grands excès que les bêtes privées de raison et qui ont été créées plusieurs à la fois vivraient plus sûrement et plus tranquillement entre elles que les hommes, qui devraient être d’autant plus unis, qu’ils viennent tous d’un seul; car jamais les lions ni -les dragons ne se sont fait la guerre comme les hommes1. Mais Dieu prévoyait aussi que la multitude des fidèles serait appelée par sa grâce au bienfait de l’adoption, et qu’après la rémission de leurs péchés opérée par le Saint-Esprit, il les associerait aux anges pour jouir avec eux d’un repos éternel, après les avoir affranchis de la mort, leur dernière ennemie; il savait combien ce serait chose préférable à cette multitude de fidèles de considérer qu’il a fait descendre tous les hommes d’un seul pour témoigner aux hommes combien l’union lui est agréable.
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Remarque souvent faite par les écrivains de l’antiquité. Comp. Pline, Hist. nat., lib. VII, cap. 1, et Sénèque, Epist. ad Lucil., 103. ↩