17.
De là ces paroles de l'Apôtre : « Où est donc le sujet de votre gloire? Il est exclu. Et par quelle loi? Est-ce par la loi des oeuvres? Non, mais par la loi de la foi1 ». Cette gloire, dont parle saint Paul, peut s'entendre dans un double sens. Ou bien il s'agit de la gloire vraiment louable qui pour nous réside dans le Seigneur, gloire exclue, non pas qu'elle soit rejetée, mais parce que son excellence la fait sortir du rang des choses ordinaires. C'est ainsi que certains raffineurs de métaux sont appelés : «excluants, exclusores ». « Afin », dit le Psalmiste, « que soient exclus tous ceux qui ont été éprouvés par l'argent2», comme s'il eût dit: « Afin que ceux qui ont été éprouvés par la parole du Seigneur » soient placés dans un poste éminent. Nous lisons encore : « Les oracles du Seigneur sont des oracles chastes; c'est de l'argent éprouvé par le feu3 ».
Peut-être aussi L'Apôtre a-t-il voulu parler de la gloire criminelle qui vient de l'orgueil, gloire dont se repaissent tous ceux qui, se flattant de mener une vie juste et sainte, n'attribuent qu'à eux-mêmes ce précieux privilège. Or un tel sujet de gloire, l'Apôtre le regarde comme exclu, non point par la loi des oeuvres, mais par la loi de la foi, qui le réprouve d'une manière absolue. En effet, par cette loi de la foi, chacun de nous reste pleinement persuadé que s'il fait quelque oeuvre bonne, c'est à la grâce de Dieu qu'il le doit, car c'est de cette grâce que lui vient exclusivement tout ce qu'il fait pour se perfectionner dans l'amour de la justice.