V. 17
« J'ai appliqué mon coeur à connaître la prudence et la doctrine, les erreurs et l'imprudence , et j'ai découvert qu'en cela même il y avait bien de la vanité ou de la présomption d'esprit. » Les contraires se reconnaissent par l'opposition de leurs contraires, et le premier degré de la sagesse est de n'être point assujetti à la folie; mais on ne peut éviter la folie et l'imprudence sans en connaître les défauts. Aussi voyons-nous plusieurs choses pernicieuses et dangereuses dans les autres créatures , afin de nous faire acquérir la sagesse en les évitant et en nous en éloignant. Salomon a donc eu également besoin de s'appliquer à l'étude de la sagesse et à la connaissance de l'imprudence et de la folie qui lui sont opposées, afin que par son attachement à l'une et par son éloignement de l'autre on pût reconnaître qu'il avait acquis la véritable sagesse. Il avoue néanmoins que dans toutes ses curieuses recherches il n'a fait que se repaître de vent , et qu'il n'a jamais pu acquérir une parfaite sagesse.