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Œuvres Basile de Césarée (330-379) Epistulae Lettres choisies de S. Basile-le-Grand

AUX PRÊTRES DE NICOPOLIS. CCXL—CXCII.

Il les remercie de la lettre qu'ils lui ont écrite et de celui qu'ils ont chargé de la lettre. Il les exhorte à tenir ferme dans les persécutions : il déplore l'infortune d'un mauvais prêtre qui avait renoncé à la bonne doctrine pour devenir évêque par le crédit et par les cabales des Ariens. Il proteste qu'il ne reconnaît point pour évêque un homme installé de la sorte ; qu'il rompra tout commerce avec ceux qui ne seront point dans ce sentiment, et avec tous ceux qui se feront ordonner prêtres par un tel pontife.

Vous avec fort bien fait de m'écrire , et de m'écrire par un homme qui, sans aucune lettre, était capable de me délivrer de mes inquiétudes, et de m'instruire exactement des choses. Il y avait mille objets que je désirais d'apprendre d'une personne bien informée, parce qu'on avait répandu beaucoup de nouvelles incertaines. Notre très-cher et vénérable frère Théodose m'a parfaitement bien éclairci sur tout. Ce que je me conseille à moi-même, je vous l'écris dans cette lettre. Les maux que vous souffrez sont arrivés à beaucoup d'autres. Le temps passé et le temps présent fournissent une infinité d'exemples semblables, que nous connaissons par la tradition ou par l'histoire ; ils nous apprennent que les serviteurs de Dieu, villes et particuliers, ont toujours été persécutés pour le nom du Seigneur. Mais ces persécutions passent, et les maux ne sont pas éternels. Les grêles, les torrents, et autres calamités semblables, attaquent et détruisent tout ce qui ne résiste point , mais perdent toutes leurs forces contre les corps durs et solides : ainsi les persécutions violentes qui s'élèvent contre l’Eglise ne peuvent rien contre la fermeté de la foi en Jésus-Christ. Comme donc le nuage de grêle passe et fait place au beau temps ; comme le torrent s'écoule et laisse la campagne à sec , de même les tempêtes qui nous tourmentent maintenant disparaîtront bientôt, pourvu que, sans envisager le présent, nous portions nos pensées et nos espérances jusque dans l'avenir. Quoique la tentation soit rude, accoutumons-nous à supporter ce qu'il y a de plus pénible. Si nos disgrâces ne sont que des jeux du démon, et si nos persécuteurs nous paraissent incommodes parie qu'ils sont ses ministres, mais sont très-méprisables parce que Dieu a joint l'impuissance à leur malice, prenons garde qu'on ne nous reproche de nous affliger trop pour des peines médiocres. Il n'y a de vraiment affligeant que la perte de celui même qui, pour une gloire passagère ( si l'on doit appeler gloire de se déshonorer soi-même ), s'est privé de la splendeur éternelle des justes. Vous êtes les enfants de confesseurs, les enfants de martyrs qui ont répandu leur sang pour s'opposer au péché. Que chacun se serve de ses exemples domestiques pour être ferme dans la piété. On ne nous a point encore déchirés de coups, on n a point confisqué nos maisons, on ne nous a point condamnés à l'exil, on ne nous a point traînés en prison. Quel niai avons-nous souffert ? à moins que nous ne nous affligions de n'avoir pas été jugés dignes de souffrir pour Jésus-Christ. Si vous vous chagrinez parce qu'on s'est emparé de votre église, et que vous êtes contraints de prier en pleine campagne le Seigneur du ciel et de la terre, songez que les Apôtres restaient renfermés dans le cénacle, tandis que ceux qui avaient crucifié le Seigneur célébraient les sacrifices de la loi judaïque dans un temple célèbre. Judas, qui aima mieux s'étrangler lui-même que de vivre avec infamie, est peut-être préférable à ceux qui ont endurci leur front contre tous les reproches, et qui commettent; avec la dernière impudence les actions les plus honteuses. Prenez garde seulement de vous laisser séduire par leurs mensonges , et de prendre pour dogme de foi tout ce qu'ils vous proposent. Ce ne sont pas des chrétiens, ce sont des traîtres à Jésus-Christ, qui ne cherchent que leurs intérêts, et qui ne se mettent guère en peine de la vérité. Lorsqu'ils ont cru pouvoir obtenir une vaine puissance, ils se sont attachés aux ennemis de Jésus-Christ ; lorsqu'ils voient les peuples soulevés contre l'erreur, ils feignent de reprendre des sentiments orthodoxes. Je ne reconnais point pour évêque, et je ne mets point au rang des prêtres de Jésus-Christ, celui que de profanes mains ont installé pour la destruction de la foi. Voilà ce que je pense ; et sans doute vous pensez de même, si vous communiquez avec moi de sentiments.

Si vous avez une opinion à part, chacun est maître de croire ce qu’il veut , nous sommes du moins purs de votre sang. Si je vous écris de la sorte, ce n'est pas que j'aie de vous aucune défiance, mais c'est pour fixer l'irrésolution de certaines personnes en leur déclarant nettement ce que je pense : c'est pour les empêcher d'entrer dans la communion d'un hérétique, et de s'ingérer aux fonctions sacerdotales, après que la paix sera rendue à l’Eglise, si elles permettent qu'il leur impose les mains. Je salue tout le clergé, celui de la ville et des environs, avec tous les fidèles qui craignent Dieu.

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