• Accueil
  • Œuvres
  • Introduction Instructions Collaboration Sponsors / Collaborateurs Copyrights Contact Mentions légales
Bibliothek der Kirchenväter
Recherche
DE EN FR
Œuvres Jean Chrysostome (344-407) Adversus oppugnatores vitae monasticae libri I-III Apologie de la vie monastique
LIVRE TROISIÈME.

1.

Allons, apprenons maintenant au père chrétien qu’il ne faut pas combattre ceux qui engagent son fils à suivre les volontés de Dieu. Mais peut-être ce travail risque-t-il désormais d’être superflu; peut-être va-t-il arriver le contraire de ce que je disais auparavant. J’ai dit plus haut que la loi du combat ne nous force pas de descendre dans la lice contre les païens; que l’apôtre saint Paul, qui nous fait un devoir de juger ceux qui sont dans le sein de l’Eglise, nous laisse libre de combattre contre ceux du dehors. Maintenant, à mon sens, nous ne sommes pas même tenu de lutter contre les chrétiens. Car si, même avant le discours précédent, il nous semblait déshonorant d’avoir à entamer une contestation avec un chrétien sur un pareil sujet, à plus forte raison maintenant. Un chrétien ne rougirait-il pas d’avoir besoin d’exhortation pour croire des vérités, au sujet desquelles l’infidèle n’a rien pu nous répondre? Cependant, est-ce une raison suffisante pour que nous nous taisions, pour que nous n’ajoutions pas une parole? Loin de là! Sans doute, si nous trouvions quelqu’un qui nous garantît l’avenir, qui nous assurât que personne ne se portera désormais aux excès que nous déplorons, il faudrait nous taire et laisser tomber le passé dans l’oubli. Comme toute garantie nous manque à cet égard, il faut bien que nous recourions aux avertissements. Si nos remèdes rencontrent des malades, ils produiront leur effet; si au contraire l’épidémie est passée, nos désirs sont accomplis. C’est le devoir des médecins de préparer des remèdes, tout en faisant des voeux pour que personne n’ait besoin d’en faire usage. De même nous souhaitons maintenant qu’aucun de nos frères n’ait besoin de nos exhortations; s’il en est autrement, ce qu’à Dieu ne plaise! il leur restera, selon le proverbe, une deuxième planche de salut.

Supposons donc notre chrétien tel que l’infidèle; qu’il lui ressemble en tout excepté du côté de la religion; qu’il se lamente comme lui, qu’il se roule aux pieds de tous ceux qu’il voit; qu’il montre ses cheveux blancs; qu’il mette en avant sa vieillesse, sa solitude et tout le reste, et qu’il excite tant qu’il voudra les juges à la colère. Toutefois ce n’est pas devant les hommes que nous avons à nous débattre avec lui; il sait ce que nos saintes Ecritures, inspirées du Saint-Esprit, ont dit touchant le terrible et redoutable tribunal qui nous attend après notre mort. Il faut donc lui rappeler ce jour suprême et le feu qui coule comme un fleuve, et la flamme qui ne s’éteint jamais, le soleil disparu, la lune dérobée, les astres qui tombent, le ciel qui se roule, les puissances ébranlées, la terre secouée de toutes parts et bouillonnante, le son terrible et alterné des trompettes, les anges qui parcourent la terre; les milliers qui les entourent et les myriades qui les servent; les armées qui se meuvent autour du juge, le signe qui paraît devant lui, le trône qui lui est disposé, les livres ouverts , la gloire inaccessible et la voix terrible, effrayante du juge, qui envoie les uns dans le feu préparé au diable et à ses anges, qui écarte les autres des portes du ciel, malgré les longues luttes de la virginité, qui ordonne à quelques-uns de ses ministres de lier l’ivraie et de la jeter dans la fournaise, aux autres de lier les pieds aux coupables, d’enchaîner leurs mains, de les précipiter dans les ténèbres extérieures et de les abandonner au terrible grincement de dents. Il faut lui rappeler que le juge inflige le châtiment le plus rigoureux et le plus redoutable, aux uns pour des regards impudiques seulement, aux autres pour des rires intempestifs; à celui-ci pour avoir condamné sans raison son prochain, à cet autre pour l’avoir seulement maudit. Et pour preuve que de telles fautes reçoivent ce châtiment, nous en pouvons entendre l’annonce et la menace de la bouche même de celui qui ordonnera ces supplices. Il faut qu’au sortir de cette vie nous comparaissions tous devant ce juge et que nous voyions ce jour où seront dévoilées, mises à nu, non-seulement nos actions, non-seulement nos paroles, mais jusqu’à nos plus secrètes pensées.

pattern
  Imprimer   Rapporter une erreur
  • Afficher le texte
  • Référence bibliographique
  • Scans de cette version
Download
  • docxDOCX (115.11 kB)
  • epubEPUB (100.93 kB)
  • pdfPDF (353.08 kB)
  • rtfRTF (311.75 kB)
Traductions de cette œuvre
Apologie de la vie monastique

Table des matières

Faculté de théologie, Patristique et histoire de l'Église ancienne
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Mentions légales
Politique de confidentialité