Edition
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Regula Benedicti
Caput XXXVI. De infirmis Fratribus
[1] Infirmorum cura ante omnia et super omnia adhibenda est, ut sicut revera Christo ita eis serviatur, [2] quia ipse dixit: «Infirmus fui et visitastis me,» [3] et: «Quod fecistis uni de his minimis mihi fecistis.» [4] Sed et ipsi infirmi considerent in honorem Dei sibi servire, et non superfluitate sua contristent fratres suos servientes sibi; [5] qui tamen patienter portandi sunt, quia de talibus copiosior merces acquiritur. [6] Ergo cura maxima sit abbati ne aliquam neglegentiam patiantur.
[7] Quibus fratribus infirmis sit cella super se deputata et servitor timens Deum et diligens ac sollicitus. [8] Balnearum usus infirmis quotiens expedit offeratur - sanis autem et maxime iuvenibus tardius concedatur. [9] Sed et carnium esus infirmis omnino debilibus pro reparatione concedatur; at, ubi meliorati fuerunt, a carnibus more solito omnes abstineant.
[10] Curam autem maximam habeat abbas ne a cellarariis aut a servitoribus neglegantur infirmi. Et ipsum respicit quicquid a discipulis delinquitur.
Traduction
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La règle de Saint Benoît
CHAPITRE XXXVI. DES MALADES
Le soin des malades passe avant tout : de toutes les tâches c'est la plus urgente. Qu'on se dévoue à leur service comme on ferait pour le Christ en personne, car il a dit : " J'ai été malade, et vous m'avez assisté " ; et encore : "Je tiens pour fait à moi-même ce que vous avez fait au moindre de ceux-ci." De leur côté, les malades doivent comprendre que c'est pour honorer Dieu qu'on s'emploie à leur service et ils éviteront de contrister par d'importunes exigences les frères qui les soignent. Seraient-ils d'ailleurs incommodes, qu'on devrait encore les supporter avec patience, et ne voir là que l'occasion d'une récompense plus abondante. L'abbé aura donc un extrême souci d'empêcher qu'ils ne souffrent d'aucune négligence.
On destinera à ces frères malades un logis spécialement approprié, avec un infirmier qui craigne Dieu, qui soit diligent et soigneux. On offrira aux malades l'usage des bains autant de fois qu'il sera expédient, mais à ceux qui se portent bien, surtout dans le jeune âge, on l'accordera plus rarement. On pourra même permettre a ceux qui sont très débilités de manger de la viande afin de se refaire ; mais lorsqu'ils auront repris des forces, ils reviendront comme tout le monde à l'abstinence accoutumée. Encore une fois, l'abbé apportera toute sa sollicitude à prévenir, de la part des cellériers et infirmiers, la moindre négligence dans le traitement des malades, car il est le premier responsable des manquements de ses disciples.